Au cours des douze jours de conflit opposant Israël à l’Iran, un front discret mais décisif s’est également déployé dans l’arène numérique. Moins médiatisée, la dimension cybernétique de l'affrontement a pourtant été particulièrement active. Tandis que, selon des sources étrangères, Israël aurait pris pour cibles des systèmes financiers et de cryptomonnaie liés aux Gardiens de la Révolution, l’Iran, de son côté, a tenté à de multiples reprises de frapper l’État hébreu dans le cyberespace. C'est ce que révèle ce jeudi Doron Kadoch, le correspondant militaire de la radio Galei Tsahal.
D’après des responsables au sein de Tsahal, les Iraniens ont enregistré quelques « succès localisés », limités à des entreprises civiles prestataires de la défense israélienne. Aucune infrastructure militaire n’a été infiltrée, et aucune atteinte significative à la continuité opérationnelle de l’armée n’a été constatée. Les entités visées appartiennent à la chaîne logistique sécuritaire : des sous-traitants civils offrant divers services au ministère de la Défense. Conscients de la vulnérabilité accrue de ces acteurs par rapport aux systèmes militaires solidement protégés, les attaquants iraniens ont tenté de perturber leurs activités ou de dérober des données sensibles.
Parmi les cibles figuraient également les systèmes du Commandement du Front intérieur. Une attaque réussie contre ces infrastructures aurait pu avoir des conséquences majeures : désactivation des alertes anti-missiles, interruption des notifications à la population, et perte de capacités de gestion en situation d’urgence. Toutefois, toutes les tentatives d’intrusion ont été neutralisées, et les systèmes ont fonctionné sans interruption tout au long de la guerre.
Face à cette offensive numérique, les institutions de sécurité israéliennes — Tsahal, le Shin Bet et l’Autorité nationale de cybersécurité — ont pris l’initiative d’intervenir auprès des entreprises visées. Dans certains cas, des soldats spécialisés de la brigade de cyberdéfense ont été déployés directement au sein des systèmes compromis pour contrer les intrusions. Une assistance technique leur a également été fournie afin de renforcer leurs dispositifs de sécurité, dans ce que les experts appellent « l’élévation des murailles ».
Un haut responsable de la défense a déclaré sur Galei Tsahal : « L’Iran est un adversaire sérieux, y compris dans le domaine cybernétique. Toutefois, il ne possède pas encore la stature d’une véritable puissance dans ce champ. Les défenses de Tsahal sont solides, mais, comme pour toute frontière physique, une ligne de défense en cybersécurité finira toujours par être franchie. Notre mission est de repérer ces failles à l’avance et de nous y préparer, car si les missiles et les bombardements ont cessé, la guerre cybernétique, elle, ne connaît pas de trêve. »