Economies & sciences

Comment Israël a évité une crise énergétique pendant la guerre avec l'Iran?

Pendant toute la guerre avec l'Iran, le secteur énergétique n'a pas été impacté malgré le bombardement de la raffinerie de Haïfa.

4 minutes
3 juillet 2025

ParGuitel Benishay

Comment Israël a évité une crise énergétique pendant la guerre avec l'Iran?
Raffinerie Bazan à Haïfa. Photo by Meir Vaknin/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

De nouvelles données révélées ce mercredi au sein de l'Autorité nationale de l'énergie, lors de la visite du Premier ministre Binyamin Netanyahu sur l'oléduc trans-israélien à Ashkelon, attestent que durant les douze jours de conflit armé contre l'Iran, le secteur énergétique israélien a relevé le défi avec brio, déjouant toutes les appréhensions relatives à une pénurie d'approvisionnement en carburant et en électricité.

Le Premier ministre et le ministre de l'Énergie ont salué le fonctionnement exemplaire du secteur énergétique, les craintes de scénarios catastrophiques d'obscurcissement et de pénurie de combustibles s'étant finalement avérées infondées. Cette performance remarquable intervient alors même que le conflit avec l'Iran a occasionné des dommages considérables au front intérieur israélien, avec notamment la mise hors service de la raffinerie Bazan à Haïfa et l'arrêt de plateformes gazières.

À l'exception d'incidents ponctuels d'endommagement de lignes électriques, rapidement réparés, aucun citoyen israélien n'a ressenti la moindre pénurie d'approvisionnement en électricité, carburant, gaz de cuisine ou eau potable.

Le gaz naturel représentant approximativement 70% de la production électrique nationale, l'arrêt de deux des trois plateformes gazières israéliennes sur recommandation du commandant de la marine constituait un défi majeur. En substitution au gaz naturel, les autorités ont eu recours au diesel et au charbon comme matières premières alternatives.

Par ailleurs, dès les premiers jours du conflit, un missile s'est abattu sur les installations de la société Bazan, interrompant ses activités. Cette entreprise raffine la majeure partie du carburant automobile national ainsi que les combustibles destinés à d'autres secteurs industriels, le potentiel de dommage était donc considérable. Néanmoins, grâce à une gestion calculée des réserves nationales de carburant, conjuguée à des mesures d'importation rapides, tandis que les habitants de Téhéran fuyaient la capitale en raison de pénuries de carburant, les automobilistes israéliens ont pu continuer à circuler normalement.

Dans ce contexte, les équipes de l'oléoduc trans-israélien ont assumé une mission vitale. Travaillant sans relâche, parfois sous la menace directe d’attaques, elles ont continué à accueillir des navires pétroliers et à assurer la continuité de l’approvisionnement énergétique du pays. Les employés ont opéré en mer 24 heures sur 24, dans des conditions de danger réel, guidés par un sens profond de responsabilité nationale.

« Grâce à votre action, le secteur énergétique a continué de fonctionner sans faille pendant la guerre », a salué le ministre de l'Energie et des Infrastructures Eli Cohen, ajoutant que « cette réussite est le fruit d’une préparation rigoureuse et de l’engagement sans faille de l’ensemble des professionnels du secteur énergétique, œuvrant jour et nuit au service des citoyens d’Israël. »

Des installations de la compagnie d'électricité ont essuyé des dommages, de même que des lignes à haute tension, privant des milliers de résidents d'électricité. Toutefois, dans chaque cas, le raccordement de l'ensemble des foyers déconnectés s'est effectué en quelques heures seulement, restaurant l'approvisionnement électrique.

Le fonctionnement efficace du secteur énergétique résulte d'une série de décisions adoptées par le ministère de l'Énergie dès le déclenchement des hostilités, immédiatement après le 7 octobre, ainsi que de la collaboration étroite de l'ensemble des acteurs du secteur énergétique, notamment le ministère de l'Énergie, la compagnie d'électricité, la société Noga et d'autres entités.

Dès l'éclatement du conflit, alors que la principale inquiétude portait sur une escalade dans le nord du pays, les installations énergétiques stratégiques ont été sécurisées. La décision fut également prise d'accroître les stocks de matières premières, notamment le diesel et le charbon, susceptibles d'être utilisés en situation d'urgence.

Dès le début de la guerre contre l'Iran et l'arrêt des plateformes gazières, le ministre de l'Énergie a ordonné la suspension des exportations de gaz naturel vers la Jordanie et l'Égypte, malgré les pressions considérables exercées par ces pays. Les exportations ont repris ultérieurement, en fonction de la gestion de la demande dans l'économie israélienne.

Quotidiennement durant le conflit, le ministère de l'Énergie organisait, conjointement avec l'ensemble des acteurs pertinents du secteur, au moins une évaluation de situation, procédant à un calcul précis de l'état des centrales électriques et des carburants, afin de garantir un approvisionnement régulier dans tous les scénarios envisageables. Ainsi, non seulement aucune pénurie énergétique ne s'est manifestée, mais les réserves de carburant destinées aux situations d'urgence n'ont même pas été sollicitées.

Après ce défi brillamment relevé, le ministre Cohen a appelé à capitaliser sur cette solidité pour faire de l’énergie un levier géopolitique : « Nous devons transformer notre secteur énergétique en pont stratégique reliant l’Asie, les pays du Golfe et l’Europe – conformément à la vision du président Trump et du Premier ministre Netanyahou. »