Les frappes menées par Tsahal et les États-Unis dans le cadre de leur guerre contre l’Iran ont infligé de lourds dégâts au programme nucléaire de Téhéran. Toutefois, une nouvelle révélation diffusée jeudi soir par le blog de renseignement Intelli Times, et relayée par N12, indique que ces opérations ont également visé des éléments liés au développement d’armes non conventionnelles : têtes de guerre à charge nucléaire improvisée (« bombe sale »), armes chimiques et biologiques.
D’après l’analyste du renseignement Ronen Solomon, l’armée de l’air israélienne a détruit le centre « Shahid Meisami » situé à Karaj, relevant de l’organisation SPND – bras central du régime iranien chargé du développement d’armes avancées. Loin de se limiter à un rôle de laboratoire défensif, le centre menait des recherches dites « duales », permettant à l’Iran de produire des agents de guerre particulièrement meurtriers, dont des neurotoxines comme le gaz sarin et le Novitchok – ce dernier ayant été utilisé par le passé dans des tentatives d’assassinat ciblées d’opposants politiques.
Selon les documents liés aux sanctions internationales, le centre dépendait officiellement de l’unité iranienne de guerre chimique. En réalité, il constituait un maillon essentiel dans la chaîne de production de têtes de guerre non conventionnelles.
Parallèlement, durant le conflit en cours, l’Iran a testé un nouveau missile équipé d’ogives à fragmentation, que les experts estiment potentiellement capable, à terme, d’emporter des charges chimiques létales.
Dès 2019, le centre Meisami avait été identifié comme travaillant au développement d’armes chimiques destinées à la répression de manifestations. En 2020, l’un de ses responsables, Mehran Barbi, avait été identifié comme ancien chercheur au sein du laboratoire de défense chimique.
Selon Matthew Levitt, expert américain de la lutte contre le terrorisme, les services de renseignement israéliens soupçonnaient déjà l’Iran de mettre au point des agents chimiques incapacitants, destinés non seulement à un usage interne, mais également à une fourniture au Hezbollah. Ces substances auraient pu être intégrées à des roquettes, obus ou lance-grenades. Ces inquiétudes se sont renforcées dans le sillage de la tentative d’invasion du nord d’Israël par le Hezbollah, et à la lumière de l’attaque du 7 octobre.