Le PDG d’Arkia, Oz Berlovich, tire la sonnette d’alarme : « La guerre a infligé des dizaines de millions de dollars de pertes au secteur aérien – et l’État reste indifférent ». Il réclame des subventions d’urgence pour éviter l’effondrement des compagnies israéliennes.
Lors d’une réunion de la commission économique de la Knesset consacrée à l’indemnisation des voyageurs restés bloqués à l’étranger pendant la guerre, le dirigeant d’Arkia a exprimé son inquiétude : « Si l’État ne prend pas ses responsabilités, la survie des compagnies israéliennes est sérieusement menacée. »
Selon lui, tout a basculé en un instant : « 150 000 Israéliens se sont retrouvés coincés à l’étranger, certains dans les airs, d’autres sur le point d’atterrir. Sur ordre des autorités sécuritaires, nous avons aussitôt lancé une opération logistique complexe et coûteuse pour rapatrier nos appareils vers des destinations sûres, afin de protéger des vies humaines et préserver un actif stratégique pour Israël. »
Berlovich rappelle qu’Arkia a été l’une des premières à réagir : « Nos avions ont quitté Israël à vide, nos équipages ont été déployés dans des pays sûrs et y sont restés plusieurs jours, à nos frais, pour des montants se chiffrant en millions de dollars. Nous l’avons fait par patriotisme, par devoir national, et parce que sans compagnies israéliennes, Israël est isolé du monde. »
Il a précisé qu'une compagnie qui ne volait pas ne pouvait pas survivre. « Sans subventions immédiates, nous ne pourrons pas faire face aux défis actuels. Les pertes s'élèvent à plusieurs dizaines de millions de dollars et la menace est réelle : une faillite pure et simple. Mais l’État reste passif. Lors des moments de crise, la majorité des compagnies internationales, y compris les compagnies américaines, ont abandonné Israël. Seules les compagnies israéliennes sont restées pour maintenir le lien vital du pays avec le monde. »
Berlovich décrit un quotidien difficile depuis la fin des combats : « Après le cessez-le-feu, nous avons dû gérer l’angoisse des passagers, des citoyens bloqués, des dizaines de milliers de requêtes et sollicitations, tout cela dans un contexte d’extrême incertitude. Et jusqu’à présent, l’État ne nous a ni indemnisés ni soutenus. Il est temps qu’il prenne ses responsabilités. Son refus de trancher pourrait nous plonger dans des procédures judiciaires interminables, nuire aux citoyens, entraîner la chute de compagnies aériennes israéliennes et provoquer un point de non-retour. Nous n’avons pas les moyens de survivre à des lenteurs bureaucratiques. Nous avons besoin de décisions rapides, sous forme de subventions et de budgets, pour tenir le coup cette année. »
Le ministère des Transports soutient le principe d’une indemnisation du secteur aérien, mais la décision reste bloquée depuis plusieurs semaines au ministère des Finances, où aucun plan de compensation n’a encore été validé.