Après avoir présenté une politique d'une relative fermeté avec des quotas stricts, la ministre de l'Intérieur est revenue sur sa décision et a finalement ouvert plus largement les portes d'Israël, aux réfugiés non bénéficiaires de la loi du Retour mais ayant des proches en Israël.
Certains experts avaient mis en garde avant ce revirement face à une vague prévisible de réfugiés. Depuis le début du conflit, 8500 Ukrainiens sont arrivés en Israël, 253 d'entre eux ont été refoulés. Plusieurs avions avec leur bord des demandeurs d'asile ukrainiens sont attendus dans les prochains jours. Il semblerait que la nouvelle politique israélienne en la matière a attiré un grand nombre de personnes, y compris certaines ne répondant pas aux critères mais qui décident tout de même de tenter leur chance.
Parallèlement à l'arrivée d'Ukrainiens, le bureau de l'Immigration fait état d'une augmentation conséquente du nombre de Russes qui arrivent en Israël. Il a plus que doublé depuis le début de la guerre et s'élève à 6000. Des responsables gouvernementaux font valoir que l'on ne pourra pas adopter une politique de deux poids, deux mesures. Les réfugiés russes devront être accueillis suivant les mêmes critères que ceux d'Ukraine. D'après les données publiées par le quotidien Israël Hayom, sur les quelques 6000 Russes qui sont entrés en Israël depuis le début de la guerre, seuls 1300 sont éligibles au droit du Retour. On estime que 70% des personnes restantes vont essayer d'obtenir un statut d'olé par la suite.

Si nous ne préservons pas nos frontières, la majorité juive est perdue, nous devons nous réveiller!
En Israël, on est préoccupé par les prévisions si la guerre en Ukraine était amenée à se prolonger. Des vagues de réfugiés ukrainiens mais aussi russes, non bénéficiaires de la loi du Retour, sont attendues, ce qui représenterait un défi majeur pour l'Etat.
Pour le ministre du Logement, Zeev Elkin, il n'y a pas de raison de penser que ces réfugiés ne retourneront pas dans leur pays d'origine après la guerre, puisque d'après lui, il s'agit de personnes riches qui ont tout intérêt à retrouver leur vie d'avant.
Matan Peleg, directeur du mouvement ''Im Tirtsou'', cité par ''Israël Hayom'' s'inquiète : ''Il est impensable que pour se faire bien voir de l'Europe, les ministres du gouvernement abandonnent leur responsabilité envers l'Etat d'Israël. Si nous ne préservons pas nos frontières, la majorité juive est perdue, nous devons nous réveiller!"