Les jeunes ont fait appel et dans son jugement, le tribunal a annulé les mesures prises par la police à l'encontre des trois jeunes. Le juge a estimé que le fait de réciter le Shema Israël et de se prosterner sur le Mont du Temple ne pouvait pas constituer un trouble à l'ordre public. Il s'appuie dans son argumentaire sur une citation du chef de la police Kobi Shabtaï pendant le mois du Ramadan: ''Le Mont du Temple est ouvert. La police permet à tous les habitants du pays et des territoires de s'y rendre pour prier et profiter de la liberté de culte''.
Le juge écrit donc dans son jugement: ''Dans ces conditions, il résulte de la déclaration publique du chef de la police, de façon claire que chaque habitant du pays peut monter sur le Mont du Temple et pratiquer son culte librement. L'attitude des accusés a été conforme à l'appel public du chef de la police et en respect de la loi de préservation des lieux saints, et on ne peut les accuser d'une faute pénale''.
Cette décision, qui de facto autorise les Juifs à réciter le Shema Israël et à se prosterner sur le Mont du Temple, a immédiatement fait des vagues. En effet, jusqu'alors il était convenu que ces manifestations du culte juif étaient interdites.
Le ministre de la Coopération régionale, Issawi Fredj (Meretz) s'est indigné: ''Cette décision qui porte atteinte au statu quo sur l'esplanade d'Al Aqsa n'est pas seulement erronée, elle est irresponsable et dangereuse. Il suffit d'un idiot pour allumer le feu dans toute la forêt. La conseillère juridique du gouvernement doit faire appel de cette décision et suspendre son application avant que nous ne plongions dans un tourbillon de violence en raison de la folie des grandeurs d'un seul juge''.
La Jordanie a rappelé qu'elle ne reconnaissait aucune autorité judiciaire israélienne sur les lieux et a mis en garde ''contre l'autorisation donnée à des extrémistes d'envahir l'esplanade qui est toute entière un lieu de culte musulman''.
Le Hamas a estimé qu'il s'agissait d'une déclaration de guerre de religion et que cette décision prouvait la mise en oeuvre des desseins ''maléfiques de l'occupation d'Al Aqsa''.
Quelques heures après la décision du tribunal, le gouvernement publiait un communiqué dans lequel il se désolidarisait de celle-ci. ''Il n'est nullement prévu de modifier le statu quo sur le Mont du Temple. La décision du tribunal ne concerne que les trois mineurs présentés devant lui et ne statue pas de manière générale sur le sujet de la liberté de culte sur le Mont du Temple''.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé son intention de faire appel de la décision concernant les trois jeunes jugés aujourd'hui.