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L'Autorité palestinienne est de plus en plus fragilisée de l'intérieur. Son président, Abou Mazen, aujourd'hui âgé de 87 ans, ne semble plus tenir beaucoup de cartes en main et sur le terrain son autorité est contestée pendant que plusieurs personnes de son entourage se placent sur la ligne de départ dans la course à sa succession.
Il y a quelques jours, la rumeur de la mort d'Abou Mazen a fait le tour du monde. Après avoir entendu qu'il aurait été hospitalisé à Tel Aviv, à Ichilov ou en Allemagne, le chef de l'Autorité palestinienne a été déclaré mort dans certains canaux médiatiques. Il n'en est rien puisqu'il est apparu en public pas plus tard qu'hier, faisant taire ainsi les rumeurs.
La BBC a publié une information selon laquelle Abou Mazen aurait d'ores et déjà transféré ses pouvoirs à Hussein A Sheikh, responsable des relations avec Israël et un des favoris pour sa succession. Là encore, l'AP dément.
Ces fausses informations distillées dans la presse étrangère contribuent à saper le statut d'Abou Mazen et à Ramallah, on redouble d'efforts pour trouver le responsable de ces rumeurs.
En effet, Abou Mazen n'a pas besoin de cela. La rue palestinienne montre des signes clairs de contestation de son autorité. Ainsi, à Djénine, des groupes armés organisés ont vu le jour sous l'égide du bras armé du Djihad islamique. Selon Aldjaouid Omer, professeur à l'université Bir Zeit, citée par Makor Rishon, ''la faiblesse idéologique de l'Autorité palestinienne a permis l'installation de milices locales au nord de la Cisjordanie occupée (sic). Ce phénomène n'aurait pas pu exister sans passer par l'étape de la perte de légitimité de l'AP qui n'est pas capable de créer une vision d'avenir pour une société dans laquelle nous pourrions vivre. L'AP ne peut pas préserver la situation existante et c'est pour cela que les colonies se développent face à l'insuffisance de l'action de l'AP''.
A Hevron, la rue se soulève ces derniers jours contre la cherté des produits de base et là aussi l'AP est au centre des rancoeurs. Et c'est sans parler du rôle du Hamas, qui représente toujours une menace pour la stabilité de l'AP.
Parallèlement, plusieurs personnes se voient déjà remplacer Abou Mazen. Citons Djibril Rajoub, Marwan Barghouti ou Hussein A Sheikh. Ils lancent tous des signaux pour se positionner en tenant des discours radicaux dans la lutte contre Israël.
L'élément perturbateur suprême est le Hamas qui compte bien prendre sa part du gâteau voire se l'accaparer totalement, il a déjà des hommes bien placés, comme le président du Parlement palestinien.
En Israël, on observe ces développements avec intérêt et, comme souvent, on préfère la stabilité: tant qu'Abou Mazen est aux commandes, on est en terrain connu, d'autant qu'il apparait que les candidats à sa succession aient choisi la lutte contre Israël et sa radicalisation comme thème de séduction de la population palestinienne. L'édifice d'Oslo qui a conféré à l'AP son statut montre, là aussi, ses faiblesses et ses limites.