Sécurité

De nouveaux éléments sur le déroulé des événements qui ont conduit à la mort de Natan Fitoussi,z’l

4 minutes
17 août 2022

ParIsraJ

De nouveaux éléments sur le déroulé des événements qui ont conduit à la mort de Natan Fitoussi,z’l

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L'enquête sur les circonstances tragiques qui ont conduit à la mort de Natan Fitoussi, z'l, hier près de Toulkarem commencent à s'éclaircir.
La principale difficulté des enquêteurs pour reconstituer le déroulé des événements est qu'ils se sont produits en présence de Natan et du soldat qui a tiré sur lui, uniquement. Il n'y avait pas de témoins directs de la scène. Leurs camarades de bataillon étaient, eux aussi, en poste de contrôle, mais trop loin pour avoir vu ce qu'il s'est passé. Ils ont seulement entendu les coups de feu et ont immédiatement déclenché le plan en vigueur lorsqu'il y a un soupçon de présence d'un terroriste et se sont mis à la recherche d'un éventuel suspect.

 

Il s'avère que Natan s'était éloigné pour prier et lorsqu'il est revenu à son poste, son binôme l'a pris pour un terroriste. Il l'a alors sommé de s'arrêter puis a tiré plusieurs balles en l'air. Natan courait vers lui, certainement pour lui venir en aide, pensant que les sommations étaient adressées à un terroriste et non à lui-même. Son binôme a alors tiré en sa direction le touchant aux jambes et au ventre.

L'enquête a, pour le moment, permis de déterminer que Natan Fitoussi, z'l, s'est effondré dans les bras de son camarade et que ce dernier a immédiatement appelé son supérieur et lui a dit: ''J'ai tiré sur Fitoussi, j'ai tiré sur Fitoussi''. L'officier est immédiatement arrivé sur les lieux et a commencé à dispenser les premiers soins au soldat qui avait déjà perdu connaissance.

Natan Fitoussi, tout comme ses autres camarades de garde à ce moment-là ne portait pas de gilet pare-balles. Cela s'explique par la longueur de la garde qui leur est imposée qui dure entre 8 et 12 heures, avec la chaleur d'été. Par ailleurs, leur mission sur place consiste essentiellement à empêcher des clandestins de passer depuis Toulkarem vers le territoire israélien. Depuis jeudi dernier, jour où le bataillon de Natan Fitoussi a commencé sa mission sur place, les soldats en ont arrêté plusieurs, d'où la tension qui régnait sur place et la méfiance au moindre bruit suspect, surtout la nuit. Les gilets pare-balles qui sont lourds retardent les soldats dans leurs mouvements, et lorsqu'ils n'en portent pas, ils sont plus agiles pour courir après ces clandestins. L'enquête portera aussi sur la question de savoir qui a autorisé les soldats à ne pas porter ces gilets pare-balles.

Les enquêteurs de l'armée étudient de près la réaction du soldat qui a tiré huit balles, son passé disciplinaire au sein de l'armée et s'il a vraiment agi suivant les consignes. Ils essaient de comprendre comment il a pu ne pas reconnaitre son camarade avec lequel il avait déjà effectué plusieurs gardes.

Les avocats du soldat en question ont réclamé aujourd'hui une pause dans son interrogatoire. Il est interrogé depuis lundi soir de façon quasiment ininterrompue et les avocats demandent qu'il puisse se reposer. Par ailleurs, ils n'ont pas encore l'autorisation de s'entretenir avec leur client et demandent à pouvoir le faire.

Le soldat a été interrogé aujourd'hui sur la question de savoir pourquoi il a tiré 8 balles et pourquoi s'il pensait que c'était un terroriste, il a crié ''arrête ou je tire'' en hébreu et non en arabe. Il a aussi du expliquer pourquoi Natan Fitoussi ne s'était pas arrêté lorsqu'il a fait les sommations et pourquoi il a vraisemblablement tiré les dernières balles à une distance relativement courte, à laquelle il aurait dû s'apercevoir qu'il s'agissait de son binôme.

On apprend aussi que l'après-midi du drame, vers 17h, leur officier est passé et a vu Natan Fitoussi s'éloigner pour prier Minha. Il lui a demandé de rester dans le champ de vision de son binôme.

Les parents de Natan Fitoussi, z'l, ont raconté aujourd'hui l'amour que leur fils portait à la prière: ''Il avait un lien particulier avec D ieu'', a dit son père, ''Quand il regardait les informations, il disait qu'il voulait l'union du peuple d'Israël, que ce n'est qu'unis que nous pouvons nous battre contre nos ennemis''. Il a expliqué que c'était grâce à Natan que la famille était montée de France en Israël: ''Il aimait Israël, il voulait vraiment servir dans l'armée, être combattant. Il voulait aider, il se souciait toujours de son prochain''.
Boaron blue