Vie politique

Les ministres ont voté en faveur de la constitution d’une garde nationale

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2 avril 2023

ParIsraJ

Les ministres ont voté en faveur de la constitution d’une garde nationale
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Lors du conseil des ministres de ce matin, la création d'une garde nationale a été actée. Ce nouveau corps de défense a été réclamé par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.

Cette garde nationale vise à pallier le manque de réactivité policière lorsque des événements exceptionnels dans leur intensité et leur gravité se produisent, à l'image de ce qui s'était produit pendant le mois de mai 2021 avec l'opération Gardien des Murailles. Les habitants des villes mixtes, menacés ou attaqués par leurs voisins arabes, n'avaient pas pu bénéficier d'une protection policière suffisante.

Sa particularité est d'être directement sous les ordres du ministre de la Sécurité nationale et non du chef de la police. C'est cette caractéristique qui est à l'origine des accusations contre cette garde nationale de la part, notamment, de l'opposition, qui la qualifie de ''milice Ben Gvir'', apportant de l'eau au moulin de leur théorie selon laquelle le gouvernement actuel cherche à instaurer une dictature.

 

La garde nationale sera composée de 5 unités régulières de gardes-frontières comprenant 2500 combattants ainsi que de 46 bataillons de réservistes qui possèderont des pouvoirs de police.

Dans un premier temps, 1.4 milliards de shekels seront alloués à ce corps, ce qui va nécessiter une coupe horizontale dans les différents budgets de l'Etat. Cette coupe a été validée aujourd'hui par le conseil des ministres, non sans avoir suscité au préalable des altercations verbales entre les ministres présents autour de la table et Itamar Ben Gvir.

 

D'après la proposition présentée devant les ministres, cette garde nationale agira dans le domaine de ''la lutte contre le terrorisme et l'affirmation de la souveraineté et de l'ordre public par l'utilisation de moyens technologiques et de renseignements dédiés, et en insistant sur les capacités à faire face à des événements exceptionnels de haute intensité''.

 

Kobi Shabtaï, le chef de la police, a envoyé ce matin une lettre aux ministres pour leur faire part de son inquiétude et de sa désapprobation face à la création de cette garde nationale. ''La création d'un nouveau corps sécuritaire en Israël, en particulier si son champ d'action et de responsabilité se superpose à celui de la police, est une décision qui aura des conséquences dramatiques sur la sécurité intérieure de l'Etat d'Israël''.

Shabtaï demande à ce que tous les acteurs qui seront impactés par la création de cette garde, comme la police, le Shabak ou les renseignements, soient impliqués et consultés.

Il affirme ne pas comprendre la nécessité de créer un tel corps en plus de la police et met en garde contre le danger que son indépendance par rapport à la police pourrait faire peser sur la sécurité des Israéliens.

 

La conseillère juridique du gouvernement s'oppose également à la création de la garde nationale sous les ordres du ministre. Elle estime que le gouvernement doit, en amont, procéder à des consultations pour évaluer avec certitude le degré de nécessité d'un tel corps qui s'ajouterait à la police.

 

Dans l'entourage du ministre Ben Gvir, on rappelle que ce dernier a tenté de travailler en coopération avec la police mais que ne voyant aucun signe de bonne volonté pour faire avancer les choses, il a été contraint d'agir différemment: ''Rappelons que le ministre avait convenu avec le chef de la police de la création d'une garde nationale sous l'autorité de la police et ils l'avaient annoncé lors d'une conférence de presse. Mais depuis, la bureaucratie au sein de la police empêche toute avancée du projet que le ministre veut promouvoir. Le ministre Ben Gvir ne laissera pas les guerres internes à la police retarder la création de la garde nationale''.

 

 


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