Vie politique

Le syndicat des médecins menace d’une grève si le vote de la réforme judiciaire se poursuit

4 minutes
13 juillet 2023

ParIsraJ

Le syndicat des médecins menace d’une grève si le vote de la réforme judiciaire se poursuit

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Le syndicat des médecins menace de décréter une grève du système de santé si le vote de la réforme judiciaire se poursuit. C'est ce que révèle la chaine 13.

Si la menace était mise à exécution, le système de santé dans le pays fonctionnerait selon le rythme du Shabbat. Les opérations urgentes seront réalisées et les cas de vie ou de mort seront traités. Le reste sera reporté.

 

Le syndicat des médecins est poussé en ce sens par un organisme, ''Les blouses blanches'', composé de dizaines de médecins qui s'opposent à la réforme judiciaire. Ils estiment qu'elle mettra en péril le système de santé et la santé publique, sans apporter davantage de précisions sur les raisons qui les amènent à cette affirmation.

Ils reprochent au syndicat de ne pas prendre de mesures dans le cadre de la protestation contre la réforme.

Déjà mardi dernier, les médecins des ''blouses blanches'' ont fait grève, lors de la ''journée de perturbations''.

La direction de l'hôpital Ichilov avait publié une mise au point: ''L'hôpital n'est pas un corps politique. Son but suprême est de sauver des vies et de prodiguer les meilleurs traitements médicaux. Les employés qui désirent participer aux manifestations prévues par les organisations de protestation pourront le faire en dehors de leurs heures de travail, sans nuire au fonctionnement de l'hôpital''.

 

Aujourd'hui, ces médecins ont encore franchi un cap symbolisé par des excès de langage. Dans une lettre envoyé au Pr Tsion Hagay, directeur du syndicat, ils écrivent: ''Nous ne sommes pas prêts à devenir les intellectuels, les scientifiques et les gens instruits de l'Allemagne en 1933. Nous demandons une grève générale du système de santé, quelques jours de souffrance sont préférables à une médecine du tiers-monde, comme on le voit dans les régimes non démocratiques''.

Des étudiants en médecine ont également fait savoir qu'ils voulaient faire grève jusqu'à ce que la réforme judiciaire soit abandonnée. Ils écrivent au syndicat: ''La réforme judiciaire va impacter le système de santé et la formation médicale en Israël. Elle va entrainer une fuite des cerveaux, isoler Israël dans le monde académique et permettre à des éléments politiques de diriger la formation et la recherche médicales en Israël. Il ne s'agit pas de spéculations, les portes des académies et des départements de recherche dans le monde se ferment progressivement''. Ils concluent: ''Les désagréments temporaires d'une grève générale sont préférables pour nos patients à un avenir dans lequel la médecine se déteriorera comme cela s'est produit dans les régimes qui ne sont pas démocratiques''.

 

Parallèlement, des centaines de médecins ont contesté cette menace de grève. Ils ont publié une vidéo sous le titre ''Je ne ferai pas grève''. Ils s'insurgent contre la politisation du syndicat des médecins et appellent à ne pas décréter de grève.



Dans cette vidéo, ils se présentent et déclarent: ''Nous nous opposons à mélanger la politique et la médecine. Nous ne ferons pas grève''.

Ils critiquent le mouvement des Blouses Blanches et leur comparaison à l'Allemagne de 1933 et ne veulent pas que le syndicat des médecins prennent part au débat politique.

Le Dr Roni Torten déclare sur le site Kipa: ''Il existe certains cas précis dans lesquels le personnel médical peut faire grève, comme par exemple dans le cadre d'un conflit lié aux conditions de travail ou à la violence à l'encontre du personnel. La loi définit précisément ce qui entre dans le cadre d'une grève légitime et ce qui n'est pas légal. Lorsque des médecins appellent à paralyser le système de santé pour influencer le pouvoir, c'est une grève politique et elle est illégale''.

Le Dr Torten affirme qu'il y a au moins autant de médecins qui sont contre la grève que pour.








Les leaders de la protestation générale ont d'ores et déjà annoncé une nouvelle journée de perturbations, lundi prochain. Après plus de six mois de manifestations, les divergences commencent à s'accentuer entre les organisateurs, notamment entre ceux qui voudraient des actions plus spectaculaires et ceux qui se contentent de maintenir le feu sous la révolte pour ne pas qu'elle s'éteigne.

Ils promettent de bloquer à nouveau les axes de circulation mais la nature exacte des actions n'a pas encore été décidée en raison des désaccords sur la suite à donner au mouvement.

Boaron blue