Ce matin (mercredi), des forces de Tsahal se sont présentées aux portes du yishouv Ofra, avec pour mission de détruire des maisons dans l'avant-poste d'Amona.

Ces maisons étaient construites sans autorisation sur un terrain déjà controversé puisque les habitants d'Amona avaient été expulsés de leurs maisons en 2017 sur injonction de la Cour suprême.

Les propriétaires de ces maisons et le secrétariat du yishouv Ofra sont en colère contre cette destruction qui intervient en pleine guerre et alors que l'un des propriétaires d'une maison détruite se trouve en ce moment-même dans les combats dans la Bande de Gaza. A cela s'ajoute la triste nouvelle tombée cette nuit de la mort au combat d'un des enfants du yishouv Ofra, Liron Snir, z'l.

Non seulement les habitants d'Ofra sont outrés de la destruction mais ils ne comprennent pas le moment choisi pour l'entreprendre.

Le secrétariat du yishouv a envoyé une lettre au commandant de la région Centre, Yehuda Fuchs, pour lui faire part de sa colère: ''Alors que nous n'avons même pas encore enterré notre mort et que nos enfants se trouvent sur les champs de bataille à Gaza avec tout le peuple d'Israël, nous découvrons ce matin que vous avez choisi de semer la destruction à Amona. Choqués et en colère, nous nous demandons comment est-il possible d'être aussi peu sensible aux sentiments des habitants d'Ofra? Au lieu de voir un cortège de soldats avec le drapeau d'Israël pour saluer la mémoire de l'officier originaire du yishouv, tombé au combat, c'est un cortège destructeur qui est entré par les portes du yishouv''.

Les amis et la famille de N., propriétaire d'une des maisons et actuellement sur le champ de bataille sont scandalisés: ''Cela fait deux semaines que nous n'avons pas de nouvelles de lui. Quand il sortira de Gaza dans quelques jours ou dans quelques semaines, il va ouvrir son téléphone et découvrir qu'il n'a plus de maison''.
N. a été expulsé d'Amona quand il était adolescent, mais son amour d'Israël et son dévouement sont restés intacts et il se bat au sein de Tsahal pour l'Etat d'Israël.

Ses amis et ses proches sont inquiets pour lui lorsqu'il comprendra que sa maison dans laquelle il a investi tout son temps et son argent l'année qui vient de s'écouler, a été détruite.

Son beau-frère déplore: ''Ce sont les élus qui cassent le moral de nos combattants, un jour viendra et vous n'aurez plus non plus de maison, tout simplement parce que plus personne ne voudra la défendre, parce que plus personne ne voudra être un combattant qui ne se sent pas soutenu''.

Israël Gantz, le président du conseil régional du Binyamin, a condamné la décision de détruire ces maisons et appelé à des actions qui renforcent et qui unissent.