Vie politique

Un réserviste menace de ne plus obéir au ministre de la Défense ni au Chef d’Etat-major

4 minutes
26 mai 2024

ParIsraJ

Un réserviste menace de ne plus obéir au ministre de la Défense ni au Chef d’Etat-major
Photo: Capture d'écran

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La vidéo d'un réserviste qui déclare, visage caché, qu'il n'obéira plus au ministre de la Défense ni au Chef d'Etat-major si ceux-ci ne décident pas d'aller vers la victoire à Gaza, a déclenché une tempête médiatique et une enquête de la police militaire.

Vendredi, le journaliste Yinon Magal mais aussi Yaïr Netanyahou, le fils du Premier ministre, ont partagé sur leurs réseaux sociaux, la vidéo d'un réserviste, qui se filme visage caché pour délivrer un message politique: ''Nous, les soldats réservistes, nous n'avons pas l'intention de donner les clés à une autorité palestinienne, à aucune entité, ni Hamas, ni Fatah, ni aucune entité arabe. Les soldats réservistes veulent gagner. 100000 soldats réservistes sont prêts à donner leur vie pour la victoire. Nous avons perdu notre vie de famille, nous avons perdu notre travail. Nous resterons ici jusqu'à la fin, jusqu'à la victoire. Yoav Gallant, si vous n'êtes pas capables de gagner, démissionnez! Je vous le dis M. Yoav Gallant, si vous n'êtes pas capable d'aller jusqu'à la victoire, 100000 réservistes ne bougeront pas, nous resterons à la frontière. Nous encouragerons les citoyens israéliens à venir à Gaza et sous notre protection, nous n'écouterons qu'un seul leader, ni le ministre de la Défense, ni le Chef d'Etat-major. Nous écouterons le Premier ministre. Réflechissez bien à qui vous allez donner les clés à la fin. Nous voulons la victoire, nos frères n'ont pas été assassinés en vain, n'ont pas été violés pour rien, n'ont pas été massacrés dans leurs lits pour rien. Nous voulons la victoire! Nous voulons détruire tous ceux qui ont fêté le massacre. Nous voulons détruire tous ceux qui ont massacré nos frères, juifs ou bédouins''.

S'adressant au ministre Gallant: ''Soit vous changez de disque, soit nous n'irons qu'avec un seul leader, le Premier ministre, celui qui décidera que nous devons gagner. Vous vouliez un coup d'Etat militaire, nous allons vous montrer comment on gagne, comment les Juifs gagnent''.

 

La vidéo a fait grand bruit et a été définie comme un appel à la rebellion à l'intérieur de l'armée. Le Premier ministre lui-même a condamné son contenu: ''Le Premier ministre a mis en garde à plusieurs reprises face aux dangers du phénomène de rebellion au sein de l'armée et du laxisme à son encontre. Le Premier ministre est constant dans sa position, il rejette ce phénomène quelle que soit la tendance politique qui l'utilise et attend un traitement égalitaire face à celui-ci''.

Les condamnations politiques, de droite comme de gauche, ont été nombreuses.

Le parquet militaire s'est saisi de l'affaire et une enquête de la police millitaire a été lancée. Un suspect, soupçonné d'être l'auteur de la vidéo, a été arrêté et interrogé. Il est accusé de rebellion, d'incitation à la rebellion, de désobéissance aux ordres et de comportement inapproprié.

Son avocat a envoyé une lettre au Parquet militaire dans laquelle il explique: ''Dans les circonstances exceptionnelles d'un différend entre le ministre de la Défense et le Premier ministre, il est clair que le devoir d'obéissance des soldats de l'armée relève des instructions du gouvernement et non des instructions du ministre de la Défense''.

L'avocat de la défense a également écrit : "Il s'agit d'une application sélective - depuis plus d'un an, de nombreuses vidéos de réservistes ont été téléchargées sur les réseaux sociaux sur leur intention de refuser les ordres de l'armée, et les forces de l'ordre n'ont pas pris de telles mesures."

L'avocat de la défense affirme dans sa lettre que le réserviste a été mobilisé depuis le début de la guerre et qu'il aurait été plus approprié de prendre des mesures disciplinaires à son encontre plutôt que des poursuites pénales''.

 

Par ailleurs, les députés  Karine Elharrar et Yoav Segalovitch (Yesh Atid) ont saisi le Parquet pour qu'il engage des poursuites contre Yinon Magal et Yaïr Netanyahou qui ont diffusé ce message.

 

Parallèlement, les réseaux sociaux sont inondés depuis hier de rappels des nombreux appels de réservistes pendant la période de la protestation contre la réforme judiciaire à ne plus servir, appels soutenus par des personnalités comme des journalistes de gauche ou même d'anciens hauts-gradés de Tsahal jusqu'à d'anciens Chefs d'Etat-major. A l'époque ni la justice civile, ni la justice militaire n'ont engagé la moindre poursuite contre les auteurs de ces appels.
Boaron blue