L'UE suit également les Etats-Unis et impose des sanctions à l'association Tsav 9, elle aussi agissant pourtant dans le cadre de la loi, par le biais de manifestations pour protester contre la livraison d'aide humanitaire à Gaza.
Ces sanctions comprennent un gel des biens et une interdiction de transfert de fonds ou toute ressource économique ainsi que l'interdiction pour ces personnes de voyager sur le territoire de l'UE.
La journaliste Shirit Avitan Cohen (Israël Hayom) rapporte que l'Union européenne s'apprête à imposer des sanctions à l'encontre de l'association israélienne Regavim. Pour l'UE, ces sanctions s'appliquent en raison des activités de l'association qui ''encourage la colonisation en Cisjordanie et dans toute la Judée-Samarie''.
L'UE accuse également Regavim de ''détruire les biens palestiniens et de les empêcher de jouir de leur droit à la propriété, à une vie privée et à une auto-détermination''.
Ce qu'oublie de préciser l'UE c'est que l'association Regavim, fondée en 2006, se bat contre les nombreuses constructions palestiniennes illégales en territoires C. Elle fournit un important travail de terrain qui permet de repérer et de dénoncer ces constructions. Il arrive qu'elle obtienne gain de cause auprès de la justice et que ces constructions soient détruites.
Rappelons qu'en 2009, le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a lancé un programme de création de facto d'un Etat palestinien. A l'aide de gros moyens financiers, mis à disposition par l'Autorité palestinienne et par des organismes européens, le programme consiste à construire le maximum dans les territoires C, sans autorisation, en choisissant des terrains qui permettent de garantir une continuité territoriale palestinienne et sur des dizaines de milliers d'hectares.
Si au commencement de ce projet, les constructions palestiniennes étaient vétustes, aujourd'hui, il s'agit de villas, de parcs d'attractions et autres projets immobiliers de luxe.
Les premières années, l'Etat d'Israël ne s'apercevait pas vraiment de ce qui se passait lentement mais sûrement sous son nez. Mais le travail de l'association Regavim a commencé à porter ses fruits.
Sous les précédents gouvernements Netanyahou, le phénomène n'a pourtant pas été pris suffisamment au sérieux. Il faudra attendre 2019 pour que les ministres Smotrich et Elkin posent le problème sur la table du cabinet de sécurité. A partir de cette date, les services de l'Etat commencent à étudier sérieusement la question et il semble que les choses commencent à bouger, mais rien de concret ne se produit sur le terrain.
Les destructions que dénonce l'UE restent rares en réalité.
Il semblerait que cette décision de sanctions soit prise en guise de représailles en raison d'une plainte déposée par Regavim contre la construction illégale d'une école palestinienne en territoires C, financée par l'UE et alors que le tribunal a tranché en faveur de la destruction de cette école.
Il convient de souligner que l'UE s'en prend ici à une association légale qui n'emploie que des moyens légaux pour défendre sa cause: en faisant du lobby à la Knesset et en déposant des recours devant la justice contre des constructions illégales.
L'association Regavim a réagi à cette annonce et dénoncé l'intention de l'UE de lui imposer des sanctions: ''L'UE duplique la ligne draconienne de l'administration américaine. Des sanctions sont imposées par ceux qui prétendent être des ''chevaliers de la démocratie'' à une organisation légale comme Regavim qui agit uniquement dans le cadre de la loi. Un spectacle lamentable qui rappelle les régimes les plus sombres. Les bras nous en tombent face à tant d'hypocrisie: l'UE finance à coup de centaines de millions chaque année des organisations sociales civiles qui promeuvent les objectifs du Hamas, de l'Autorité palestinienne et de l'Europe, tout en imposant des sanctions à un organisme qui représente les intérêts de l'Etat d'Israël. Il est inconcevable que l'Etat d'Israël se taise et permette une telle ingérence grossière dans sa souveraineté''.