Sous le titre ''Bibi at war'' (Bibi en guerre), l'interview fait le tour de tous les sujets relatifs à la guerre et même à l'année agitée qui l'a précédée en Israël.
Netanyahou reconnait qu'il aurait dû insister davantage pour savoir si le Hamas était vraiment dissuadé d'entrer en guerre avant le 7 octobre, comme le prétendaient tous les services de sécurité et de renseignements: ''Je n'ai pas assez remis en cause, voire pas du tout, l'affirmation partagée par tous les corps de sécurité selon laquelle le Hamas ne voulait pas entrer en guerre contre Israël''. Il est revenu sur l'opération Tsouk Eitan en 2014: ''Déjà, j'appelais le Hamas Daesh. J'avais dit qu'il fallait détruire les capacités militaires du Hamas, mais nous ne l'avons pas fait. Nous avons enlever les mauvaises herbes mais pas les racines''.
A la question de savoir pourquoi Israël n'a pas attaqué le Hamas avant le 7 octobre, Netanyahou a répondu: ''Nous n'avions pas de soutien local (en Israël) pour une telle action. Nous n'avions pas de soutien international et il nous aurait fallu les deux''.
Interrogé sur les importantes sommes d'argent qui entraient dans la Bande de Gaza avant le 7 octobre, le Premier ministre s'est justifié: ''Il ne s'agit pas que de mes gouvernements mais aussi de ceux qui m'ont précédé et du dernier gouvernement. Il ne s'agissait pas de financer le Hamas, nous soutenions toute une série d'acteurs. Nous voulions nous assurer que Gaza fonctionnait correctement sur le plan civil et éviter un effondrement humanitaire. De toute façon, je ne pense pas que cela ait joué un grand rôle. La question centrale était celles des armes de toutes sortes qui passaient du Sinaï vers Gaza''.
Il a réitéré son opposition à un accord qui permettrait de libérer les otages mais qui laisserait le Hamas au pouvoir: ''Je pense qu'il existe un large consensus en Israël sur le fait que si nous acceptons un tel accord, nous revivrons la même situation. Il y aura d'autres enlèvements, il y aura d'autres 7 octobre, des choses bien plus terribles pourraient se produire. Donc nous devons atteindre ces deux objectifs, libérer les otages et gagner la guerre. Je pense que c'est possible''.
Le Premier ministre a détaillé sa vision pour le jour d'après à Gaza et l'a comparée à ce que les Etats-Unis ont mis en oeuvre avec l'Allemagne après la deuxième guerre mondiale. ''La première étape doit être la démilitarisation, ce qui signifie la fin de la contrebande d'armes sur l'axe Philadelphie. Le deuxième principe est la déradicalisation. Je souhaite que les Gazaouis gèrent l'aspect civil. Et bien sûr un changement dans ce qui est enseigné dans les écoles et les mosquées''.
Sur l'accord avec l'Arabie Saoudite, Netanyahou a assuré qu'il n'y avait pas renoncé et s'est dit persuadé qu'une fois qu'Israël aura gagné la guerre, cette normalisation sera encore plus acceptée.