Vie politique

Affaires du vol des documents confidentiels: 26 officiers et soldats des renseignements dans une lettre de soutien à l’officier réserviste mis en cause

4 minutes
21 novembre 2024

ParIsraJ

Affaires du vol des documents confidentiels: 26 officiers et soldats des renseignements dans une lettre de soutien à l’officier réserviste mis en cause

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

26 officiers et soldats des renseignements ont envoyé hier (mercredi) une lettre au ministre de la Défense, au Chef d'Etat-major, au chef des renseignements militaires dans laquelle ils demandent que l'officier A. mis en cause dans l'affaire du vol des documents confidentiels soit libéré de prison et placé en détention à domicile.

Rappelons que A. est suspecté d'avoir volé des documents confidentiels des renseignements militaires où il sert en tant que réserviste et de les avoir transmis à Eli Feldstein, porte-parole militaire de Netanyahou, qui ne possède pas les habilitations nécessaires pour avoir accès à ce genre de documents. Feldstein les a ensuite fournis à la presse étrangère. Un article dans le Bild allemand a repris les éléments qui étaient contenus à l'intérieur, qui  expliquaient la stratégie du Hamas reposant sur la manipulation des opinions publiques et l’utilisation cynique des otages israéliens afin de préserver le pouvoir du Hamas et ses capacités aussi bien militaires que politiques.

Les auteurs de cette lettre pointent la disproportion avec laquelle cette affaire est traitée, selon eux.

Ils affirment avoir connaissance des documents en question dans cette affaire et déclarent que leur publication n'a en aucun cas mis en péril la sécurité de l'Etat ou des sources de renseignements.

Ils expliquent qu'ils n'ont pas d'autre choix que de s'exprimer, ''au vu de l'injustice qui se produit, de la confiance interne mutuelle qui se fissure progressivement et aussi de peur que notre silence ne soit interprété comme un soutien et un accord''.

Ils précisent que cette lettre ne vaut pas non plus un soutien à l'action de l'officier A. et qu'ils estiment qu'il aurait pu faire passer ces documents à l'échelon politique en empruntant d'autres voies considérées comme acceptables.

Ils ajoutent: ''Ceci étant dit, nous ne pouvons pas ignorer les questions difficiles qui se posent, des questions qui, selon ce que nous savons des détails de l'affaire sur les plans du renseignement et du niveau de mise en danger de sources ou du degré de ''dangerosité'' si A. était en détention à domicile, restent sans réponses''.

Ils égrènent les questions:

  • ''Etait-il nécessaire d'envoyer une équipe cagoulée débarquer chez A. et d'autres membres de l'unité en pleine nuit comme s'il s'agissait d'espions des renseignements iraniens au sein de nos renseignements militaires?''

  • ''Fallait-il les empêcher de voir un avocat pendant 10 jours, mesure réservés aux pires espions?''

  • ''Quelqu'un pense-t-il sérieusement que A. avait l'intention de nuire à la sécurité de l'Etat et qu'il faut le laisse en détention pour ne pas qu'ils dévoilent des sources?''


Ils poursuivent en citant des affaires de fuites d'informations confidentielles dans les médias israéliens, pour lesquelles il a été prouvé qu'elles avaient mis en péril des sources et aucune enquête n'a jamais été ouverte. Ils s'interrogent donc sur la disproportion avec laquelle cette affaire précise est traitée.

 

Cette affaire, dans laquelle est impliquée aussi Eli Feldstein, le porte-parole militaire de Netanyahou, soulève de nombreuses interrogations, y compris auprès de journalistes étiquettés à gauche de l'échiquier politique.

Ainsi, le journaliste Haïm Levinson de Haaretz écrit: ''Plus le temps passe dans l'affaire Feldstein de la fuite, plus il s'avère que l'affaire a été gonflée et traitée de manière totalement disproportionnée. Un service secret qui se considère comme ''la sécurité de l'Etat'' et pour qui tous les moyens sont permis face à un cas de désobéissance administrative, un système judiciaire qui est censé contrôler le service de sécurité qui se couche et se soumet sans exercer la moindre critique juridique comme cela devrait être le cas. (...) Tout n'est pas fatal à la sécurité de l'Etat. Même s'il existe certains dommages et apparemment il y a eu des dommages. Cela ne veut pas dire que le ciel est tombé. Il ne s'agit pas d'un espion iranien qui a transmis des secrets nucléaires. Il s'agit de quelques personnes au jugement erroné. L'officier A. et Feldstein ont agi dans le cadre d'un contexte. Ce contexte est celui d'un flot de fuites dans la presse depuis le début de la guerre. De nombreux documents du programe Jericho et des échanges internes aux renseignements militaires ont été publiés. Je rappelle qu'Anat Kamm (inculpée pour espionnage) qui avait transmis de très nombreux documents n'a pas été incarcérée: pendant toute la période de l'enquête et de son procès elle a été en détention à domicile''.
Boaron blue