Cette instruction intervient après que le contrôleur de l'Etat, Matanyahou Engelman, a déclaré que Tsahal refusait de coopérer et que certains officiers tentaient même d'intimider les soldats interrogés.
Dans une lettre envoyée lundi dernier par Engelman au Chef d'Etat-major, il adresse des reproches au regard de l'attitude de l'Etat-major dans le cadre de l'enquête: ''L'attitude de l'Etat-major nuit et entrave le déroulement de l'enquête, en opposition avec ce qui est de coutume dans le cadre d'un audit de l'Etat''.
Dans cette lettre, également envoyée au ministre de la Défense, Engelman écrit que ses représentants se plaignent de la présence de cadres du Bureau du chef d'état-major et de son adjoint aux réunions d'audit avec les militaires de terrain. Il précise que plus le grade de la personne auditionnée est élevé plus celui du représentant de l'Etat-major l'est aussi. Les envoyés de l'Etat-major enregistrent les conversations et les retranscrivent à la main et ce ''de leur propre chef, sans aucune coordination préalable face aux enquêteurs et même sans les en informer'', souligne Engelman.
Le contrôleur de l'Etat ajoute qu'un des officiers convoqués à l'audit a déclaré avoir signé un engagement de confidentialité et qu'il ne pouvait pas transmettre d'informations aux équipes d'enquêteurs. Un autre officier, selon Engelman, a indiqué avoir reçu des instructions prélabalement à sa rencontre avec les représentants du contrôleur de l'Etat.
Selon Engelman, la manière dont Tsahal se comporte s'apparente à de l'intimidation qui met en doute sa volonté de coopérer avec l'audit mené par l'Etat ce qui pourrait être interprété comme une manière d'empêcher le dévoilement de la vérité. Pour lui, la présence de représentants de l'Etat-major et l'enregistrement des discussions peuvent dissuader les soldats interrogés de parler librement et s'apparente à de l'intimidation.
Engelman dit avoir sollicité le Chef d'Etat-major et son adjoint à ce sujet mais sans résultat.
Dans ce contexte, le ministre de la Défense, Israël Katz, a ordonné aujourd'hui au Chef d'Etat-major une coopération totale avec le contrôleur de l'Etat. "Il n'est pas possible que Tsahal ait peur des critiques et de la transparence publique requise compte tenu de la gravité des événements qui ont eu lieu le 7 octobre alors que vous étiez à la tête de Tsahal", écrit Katz à Halévy.
Katz rappelle, par ailleurs, à Halévy qu'il attend les conclusions des enquêtes de Tsahal sur les événements du 7 octobre avant la fin du mois de janvier afin de déterminer les responsabilités et par conséquent la liste des prochains officiers qui seront promus au sein de l'armée israélienne.