''Il y a un an et trois mois, lors de l’un des jours les plus sombres que nous avons connus en tant que famille et en tant que peuple, Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal, a annoncé à 20h une nouvelle terrible et inimaginable: trois otages avaient été tués par erreur par les forces de Tsahal'', écrit Iris Haïm se remémorant cet instant tragique.
Elle rend ensuite hommage à celui qui était alors porte-parole de Tsahal et qui a quitté cette semaine son poste: ''Daniel Hagari, vous m'avez reçue personnellement dans votre bureau. Les larmes aux yeux vous m'avez dit que la mort de mon fils, Yotam, était l’un des événements les plus tragiques de l’histoire de l’armée, et de votre carrière en tant que combattant et officier. J’ai apprécié. Nous avons pleuré ensemble. C’est vous qui avez répondu à ma lettre au chef d’état-major, car lui n’a même pas osé me regarder en face. Je vous remercie ici personnellement pour votre attitude pleine de sensibilité dans ces jours sombres et douloureux pour Israël."
En revanche, la mère de Yotam confie sa colère et sa déception face au Chef d'Etat-major Herzi Halevy: ''J’ai écouté votre discours d’adieu. Je l’ai entendu à la radio. Une phrase m’a glacé le cœur : la référence à votre famille bien-aimée assise dans le public. Moi aussi, j’avais une famille bien-aimée. Mais ma famille est aujourd’hui détruite, car mon fils a été tué sous votre commandement. Même quand vous auriez pu le sauver, vous ne l'avez pas fait. Vous ne nous avez jamais reçus, ni moi ni ma famille. Vous n'avez jamais mis en place une enquête officielle sur cet acte criminel qui a coûté la vie à Yotam. Vous n'avez tenu personne pour responsable. Ceux qui sont en cause servent toujours dans l’armée, occupant des postes de commandement élevés. Ils restent enfermés dans leur version des faits, mettant tout le monde en danger. Et non, ce n’est pas le soldat qui a tiré qui est responsable. C'est toute la chaîne de commandement sous votre autorité directe qui l’est. Il a fallu un an et trois mois à ma famille pour comprendre l’ampleur de la négligence. Mais cela ne vous a visiblement pas beaucoup préoccupé. J’espère que vous aurez l’intégrité de ne plus jamais occuper de fonction publique ou de poste de direction. Vous devez demander pardon, personnellement, à chaque victime des massacres de Nova, des kibboutzim, de Sderot et d’Ofakim. Et à nous aussi."
Iris Haïm appelle à la révocation immédiate de tous les officiers responsables du 7 octobre et la mise en place d'une commission qui les traduira en justice ''pour leur mépris de la vie humaine, leur aveuglement criminel et leur facilité intolérable à appuyer sur la détente'', souligne la mère endeuillée.
Elle se propose pour être à la tête d'une telle commission qui, selon elle, devra être composée de personnes qui recueillent un consensus au sein de la population israélienne. ''Aucun des responsables de l'armée au cours des dix dernières années ne pourra sièger dans cette commission, ils sont tous impliqués'', déclare-t-elle.