Société

Israël : après le 7 octobre, un retour vers la tradition plus qu’un basculement religieux

Le traumatisme du 7 octobre a réveillé chez de nombreux Israéliens un besoin de sens et de spiritualité. Sans provoquer une vague de religiosité, la société témoigne d’un réel attachement renouvelé aux traditions juives.

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15 juillet 2025

ParDelphine Miller

Israël : après le 7 octobre, un retour vers la tradition plus qu’un basculement religieux
Photo: Chaim Goldberg/FLASH90

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Depuis l’attaque du Hamas contre les kibboutzim et le festival Nova, un tiers des Israéliens disent avoir renforcé leur lien à la foi ou aux traditions. Si la société israélienne ne connaît pas de basculement religieux massif, elle vit néanmoins un véritable réveil identitaire et spirituel, perceptible dans les gestes, les prières et les rituels du quotidien.

Selon un sondage publié en juin 2025 par la Reichman University et l’Institut Shalom Hartman, 31 % des Israéliens affirment croire davantage en Dieu depuis le 7 octobre, et 28 % se disent plus connectés à la tradition juive. Pour beaucoup, cela se traduit par un retour à des pratiques comme l’allumage des bougies de shabbat, la pose des téfilines, ou encore une fréquentation accrue du Kotel.

Ces élans ne relèvent pas d’un phénomène passager. Le Pew Research Center note, dans son rapport 2025, une hausse de la prière quotidienne, passée de 21 % en 2016 à 29 % aujourd’hui, et une baisse du nombre de ceux qui ne prient jamais (de 50 % à 41 %).

Au-delà des chiffres, le climat spirituel en Israël semble avoir changé. Dans un contexte de guerre, d’angoisse existentielle et de solidarité nationale, nombre d’Israéliens retrouvent dans le judaïsme une source de force, d’identité et d’unité. La foi ne se manifeste pas forcément par une observance religieuse stricte, mais par une redécouverte du patrimoine spirituel et des repères transmis par les générations précédentes.

Israël reste une société pluraliste, avec une majorité de citoyens se définissant comme traditionnalistes, laïques ou modérés. Mais depuis le 7 octobre, la tendance est claire : un retour sincère aux racines, aux valeurs et aux symboles qui rassemblent, bien au-delà des appartenances religieuses strictes.