Les chefs de la diplomatie du sultanat d'Oman, de la Jordanie, des Émirats arabes unis, de Bahreïn, de la Turquie, de l'Arabie saoudite, de l'Irak, du Qatar, du Koweït, du Liban et de l'Égypte ont publié jeudi soir une déclaration conjointe à l'issue de consultations intensives menées ces deux derniers jours concernant la situation en Syrie.

Selon leurs termes, ces pourparlers visaient à "forger une approche commune face aux récents développements", tout en soulignant leur soutien à "l'unité, la stabilité et la sécurité de la Syrie ainsi que leur opposition à toute ingérence extérieure dans ses affaires internes".

Les ministres ont salué l'accord qui a mis fin aux combats dans la province de Soueida et ont exprimé leur appui à la déclaration du président syrien Julani de poursuivre en justice les responsables de violations sur le terrain. Ils ont également condamné les attaques israéliennes répétées contre ce qu'ils qualifient de "souveraineté syrienne".

L'accord signé entre la direction druze et le régime syrien comprend plusieurs dispositions substantielles : l'intégration complète de la province de Soueida dans l'État syrien, avec un réaffirmation de la souveraineté nationale et la remise en fonctionnement de l'ensemble des institutions gouvernementales.

Par ailleurs, une commission d'enquête sera constituée pour examiner les violations des droits de l'homme commises, avec un engagement d'indemnisation des victimes. L'État assumera la responsabilité intégrale de la sécurisation de la route Damas-Soueida tandis que l'armée se repliera sur ses bases, cédant la place à des barrages routiers et des forces de police locales issues de la province elle-même. Les Druzes soulignent que l'accord garantit la préservation des droits civiques sur la base de la justice et de l'égalité. Enfin, la communauté druze a consenti à remettre les armes lourdes en sa possession.

Malgré cet accord, des informations en provenance de Syrie font état d'une reprise des combats entre Druzes et Bédouins dans l'après-midi.

Selon les informations diffusées sur les réseaux sociaux, d'intenses échanges de tirs se déroulent dans plusieurs foyers des faubourgs de Soueida opposant des combattants bédouins aux milices affiliées au cheikh druze Hikmat al-Hijri. Les forces d'al-Hijri auraient encerclé des familles bédouines dans la région, provoquant une escalade.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme fait état de plus de 500 morts depuis le début des affrontements à Soueida dimanche dernier.