Les chercheurs témoignent de la perte d’échantillons rares et de matériels précieux, ainsi que des difficultés à compenser un dommage unique en Israël. Mais ils saluent aussi la créativité et la solidarité qui ont permis des solutions de fortune rapides, et affichent un optimisme prudent.

Lors de l’attaque, des laboratoires entiers ont été détruits, avec une perte estimée à 2 milliards de shekels environ 530 millions d’euros. Certains appareils, comme un spectromètre de haute technologie ou des échantillons biologiques uniques, sont irremplaçables, ce qui freine des recherches majeures, notamment sur le cancer. Par exemple, la publication attendue d’un article scientifique prometteur sur le traitement du cancer est retardée d’au moins un an. Les chercheurs restent déterminés à poursuivre leur travail. L’Institut a mis en place des solutions provisoires, stockant les échantillons dans de nouveaux congélateurs installés en urgence, et réaffecté des laboratoires. Les étudiants étrangers, particulièrement affectés, ont été aidés et certains évacués grâce à leur ambassade.

Le directeur de l’Institut, symbole de l'excellence israélienne, confie que la gestion rigoureuse combinée à l’agilité des équipes a permis une reprise rapide. Le défi financier reste majeur : seuls 30 à 50 % des pertes seront couverts par les assurances, le reste nécessitant des fonds publics et des dons privés. À ce titre, une campagne de financement participatif inédite a été lancée, un tournant dans la relation entre l’Institut et le grand public.

Parmi les dons majeurs, une contribution de 10 millions de dollars d’une famille d’industriels israéliens a été annoncée. Le gouvernement a manifesté son soutien, sans décision finale pour l’instant.

Les chercheurs rappellent l’importance cruciale de la science d’excellence pour la survie d’Israël. Cet épisode a renforcé le sentiment d’appartenance à la société israélienne, et brisé l’image d’un Institut coupé du pays. Malgré les tensions politiques soulevées, la communauté scientifique reste convaincue que l’investissement dans la recherche est vital pour l’avenir national.