Pouvoir "voir" sous la surface terrestre, sans creuser, n’est plus de la science-fiction. Exodigo, une startup israélienne fondée en 2021, a développé une technologie d'imagerie souterraine propulsée par l’IA qui révolutionne les chantiers de construction… tout en frôlant des applications sécuritaires que l’entreprise préfère taire. Forte d’une nouvelle levée de fonds de 96 millions de dollars, elle double sa valorisation à 700 millions.
Le PDG Jeremy Suard résume la dynamique actuelle : « Nous avons explosé aux États-Unis ». Exodigo collabore désormais avec des géants de l’infrastructure, de l’énergie et des transports, notamment sur des mégaprojets comme la ligne à grande vitesse californienne. Sa solution, qui combine capteurs, radars et intelligence artificielle, permet de détecter canalisations, cavités et structures enfouies sans creuser — un gain de temps et de sécurité majeur pour les ingénieurs. Sa tarification à la surface scannée, et non à l’heure, bouleverse également les habitudes du secteur.
Mais derrière les succès civils, un volet plus discret attire l’attention : la capacité de l’outil à repérer des tunnels, un sujet brûlant en Israël. Sans le dire officiellement, Exodigo semble disposer d’un atout stratégique dans la lutte contre les tunnels creusés par les organisations terroristes, notamment à Gaza ou à la frontière nord.
La startup a levé au total 214 millions de dollars en trois ans. Son modèle d’affaires — inspiré de Palantir, selon Suard — mise sur de grands contrats annuels pouvant générer jusqu’à 10 millions de dollars chacun. Objectif 2025 : signer dix clients de cette envergure, pour atteindre les 100 millions de revenus.
Pour les investisseurs comme Oren Zeev, fondateur de Zeev Ventures, la promesse est immense : « Exodigo crée une nouvelle catégorie, à la croisée de la géophysique, de l’IA et de la construction. C’est un marché de 500 milliards de dollars. » Et peut-être aussi un nouvel acteur clé de la sécurité souterraine d’Israël.