Pour la première fois depuis les attaques du 7 octobre, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a effectué une visite officielle au Service pénitentiaire d’Israël (SPI), accompagné du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir. Dans le livre d’or de l’établissement, Netanyahu a écrit : « Félicitations pour la révolution, félicitations pour le résultat. Que vous continuiez à apporter des bénédictions pour la sécurité de l’État. »
Cette visite n’a rien d’anodin. Depuis le début de la guerre contre le Hamas, les autorités israéliennes ont procédé à l’arrestation de milliers de Palestiniens en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, en majorité pour appartenance à des organisations terroristes. Selon des sources sécuritaires, plus de 9 500 prisonniers sont actuellement détenus en Israël, dont une grande partie sous statut de détention administrative.
Sous l'impulsion de Ben Gvir, les conditions carcérales ont été durcies : limitation des visites familiales, fin des privilèges alimentaires, suppression des chaînes de télévision et des contacts avec des organisations humanitaires comme la Croix-Rouge. Le ministre assume publiquement ces mesures, les présentant comme nécessaires pour rétablir « l'ordre et la dissuasion » dans les prisons.
Plusieurs ONG étrangères et institutions internationales ont vivement critiqué ces décisions, évoquant des conditions de détention "inhumaines". Des rapports font état de privations, d’isolement prolongé, voire d’abus physiques dans certains centres de détention, notamment celui de Sde Teiman dans le Néguev, qualifié de "Guantánamo israélien" par des activistes.
Mais pour Netanyahu, cette nouvelle politique représente une avancée. Sa visite, orchestrée aux côtés de Ben Gvir, vise à afficher une ligne dure et unie face à la menace terroriste, tout en envoyant un message clair : la priorité reste la sécurité de l’État, y compris dans la gestion des prisons.