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Damas et FDS : bras de fer

Le régime syrien boycotte les réunions prévues à Paris avec les Forces démocratiques syriennes et exige une réunion à Damas

2 minutes
10 août 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Damas et FDS : bras de fer
Le chef des Forces démocratiques syriennes, Mazloum Abdi, autorisation

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La Syrie a annoncé qu’elle ne participerait pas aux rencontres prévues à Paris avec les Forces démocratiques syriennes -FDS-, alliance dominée par les Kurdes et soutenue par les États-Unis. Damas insiste pour que toute discussion future se tienne dans la capitale syrienne, « seul lieu légitime et national pour un dialogue entre Syriens ». Cette déclaration, relayée par la télévision d’État SANA, jette une ombre sur l’accord d’intégration conclu en mars dernier entre les deux parties.

Les FDS, principal allié des États-Unis dans la lutte contre Daech, contrôlent environ un quart du territoire syrien, dans le nord-est du pays. L’accord de mars prévoyait leur intégration dans les institutions de l’État syrien, mais les modalités restent floues. Les FDS souhaitent rejoindre l’armée en bloc, tandis que Damas exige une intégration individuelle.

Selon une source gouvernementale, Damas refuse de négocier avec toute partie visant à « réactiver l’ère de l’ancien régime ». Cette déclaration intervient après un forum organisé par l’administration autonome kurde, où des participants ont réclamé une révision de la déclaration constitutionnelle adoptée début 2025 par le président syrien Ahmed al-Sharaa, et critiqué le gouvernement islamiste sur fond de tensions sectaires à Sweida et sur la côte. La source accuse les FDS d’héberger des « figures séparatistes » impliquées dans des actes hostiles, et les tient pour responsables de potentielles sanctions ou d’un retour d’ingérences étrangères.

Ces tensions s’ajoutent à des affrontements récents entre forces pro-gouvernementales et FDS dans le nord-est, que les Kurdes disent avoir subis à plus de 22 reprises. Ankara, qui considère les FDS comme une organisation terroriste, exige le respect de l’accord de mars et rappeler ses « préoccupations sécuritaires » vis-à-vis du nord-est syrien.

Le fossé idéologique reste profond : les FDS, d’obédience majoritairement kurde et marquées par la gauche radicale, doivent composer avec des commandants de l’armée syrienne issus de Hayat Tahrir al-Sham, groupe arabe islamiste ultraconservateur. Pour l'heure, les négociations sont donc au point mort.

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