Lors d’une conférence de presse conjointe, le président américain a déclaré espérer que l’Iran ne cherche pas à se « reconstruire », ajoutant que dans le cas contraire, « il n’y aurait pas d’autre choix que d’éradiquer rapidement ce renforcement ». Interrogé plus tôt à Mar-a-Lago sur un éventuel appui à une attaque, Trump a précisé : « S’ils poursuivent les missiles, oui. S’ils poursuivent le nucléaire, immédiatement. »
À Téhéran, Ali Shamkhani, conseiller du Guide suprême, a répliqué que les capacités balistiques et défensives iraniennes étaient « impossibles à neutraliser » et que toute agression serait suivie d’une réponse « dure et immédiate ».
Selon les mêmes sources, l’Iran interprète ces propos comme un feu vert politique potentiel accordé à Israël. En conséquence, Téhéran pourrait accélérer le réarmement de ses alliés régionaux – Houthis au Yémen, Hezbollah au Liban et Hamas à Gaza – en prévision d’une possible frappe israélienne.
Ces tensions extérieures s’inscrivent dans un contexte de crise économique interne sévère : chute du rial, inflation élevée et manifestations dans plusieurs grandes villes, dont Téhéran, Ispahan et Chiraz. La démission du gouverneur de la Banque centrale, après l’effondrement historique de la monnaie face au dollar, illustre l’ampleur du malaise. Des commerçants ont fermé leurs échoppes et des slogans dénonçant corruption et instabilité économique se sont multipliés.
Le président iranien Massoud Pezeshkian a reconnu, le 27 décembre, que l’Iran se trouvait en « guerre totale » contre les États-Unis, Israël et l’Europe, tout en affirmant que l’armée était plus forte que jamais. Son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a de son côté dénoncé une « nouvelle conspiration » visant à accroître la pression économique et sociale.
Les analystes estiment que la combinaison inflation–dévaluation crée un risque réel d’embrasement social, rappelant les vagues de protestation récentes. Bien que les revendications actuelles soient avant tout économiques, elles pourraient fragiliser davantage le régime, notamment face à sa capacité déclinante à assurer stabilité et services de base.
Ce contexte pèse aussi sur la stratégie régionale iranienne : une pression intérieure accrue pourrait réduire sa marge de manœuvre militaire, le régime devant mobiliser davantage de ressources pour la sécurité intérieure. À Téhéran, on craint également que Washington et Jérusalem n’exploitent ce moment pour coordonner, même discrètement, un durcissement de la pression afin de contraindre le Guide suprême Ali Khamenei à infléchir sa politique sur le nucléaire, les missiles et les réseaux régionaux.
En définitive, l’Iran fait face à un défi à deux fronts : contenir une crise économique et sociale profonde tout en affrontant des menaces extérieures explicites. Le régime cherche à projeter la force à l’extérieur, tout en composant avec une pression intérieure croissante. Toute escalade militaire ou nouveau train de sanctions pourrait rallumer les protestations et plonger le pays dans une spirale politico-économique à haut risque.
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