Jeudi dernier, l'IPC (Classification intégrée des phases de sécurité alimentaire), organisme mandaté par l'ONU, publiait un rapport qui estime que la Bande de Gaza connaît une famine au niveau le plus critique.
Il apparaît désormais que certains membres de l'équipe d'analyse ayant rédigé ce rapport, notamment le Dr Andrew Seal de l'Université UCL de Londres, ont un historique de déclarations anti-israéliennes extrêmes, confirmant les doutes sur l'objectivité du document.
Cette révélation a été faite pour la première fois dans la nuit de samedi à dimanche par le chercheur et analyste Eitan Fischberger, qui a présenté une longue série de publications sur les réseaux sociaux des dernières années du Dr Seal, illustrant un parti pris politique marqué.
Trois semaines après le 7 octobre, Seal avait qualifié les actions d'Israël à Gaza de "génocide", alors que les premières opérations militaires dans Gaza venaient tout juste de commencer. Même avant ce samedi noir, il décrivait Israël sur les réseaux sociaux comme un État d'"apartheid" et qualifiait sa création de "destruction de la Palestine par des rebelles juifs".
Dans l'une de ses déclarations, il avait écrit que "le gouvernement israélien devrait être traité exactement comme le Hamas, pour crimes de guerre et rhétorique extrémiste". Il avait même justifié le blocus de la mer Rouge par l'organisation terroriste Houthie du Yémen, affirmant qu'ils agissaient "pour faire respecter les décisions de la Cour de La Haye visant à prévenir le génocide".
Un autre modèle constant dans ses publications consiste à accuser un "lobby pro-israélien" d'influencer les médias. Il avait ainsi attaqué la BBC après qu'elle a retiré un documentaire sur la guerre réalisé sous la direction du fils d'un militant du Hamas, écrivant que la chaîne "cédait encore aux pressions politiques pro-israéliennes" et que la vidéo avait été retirée "injustement".
Outre ses tendances clairement anti-israéliennes, Seal a exprimé des positions anti-américaines, publiant des messages présentant les États-Unis et Israël comme faisant partie d'un "nouveau modèle impérial" œuvrant pour "l'ingénierie de régimes, les bombardements, la propagande sur les réseaux et la manipulation d'institutions internationales", se demandant "qui tire les ficelles". Il a également partagé des contenus soutenant Francesca Albanese, rapporteuse de l'ONU qui a fait l'objet de vives critiques internationales pour ses déclarations antisémites et ses positions pro-Hamas.
Seal n'est pas le seul concerné : parmi les rédacteurs du rapport figure également Zeina Jamaluddine, une chercheuse qui a elle aussi accusé Israël de tous les maux. Selon Hillel Neuer, directeur exécutif d'UN Watch, organisation non gouvernementale qui surveille les activités de l'ONU en matière de droits de l'homme, elle aurait même bénéficié par le passé d'un "accès spécial aux données" du ministère de la Santé du Hamas, soulevant des questions supplémentaires sur la fiabilité des informations.
Neuer a réagi vivement à ces révélations : "L'auteur du rapport sur la famine à Gaza est un fanatique qui soutient les Houthis et l'Iran", a-t-il écrit, ajoutant : "98% de ses publications attaquent Israël et l'Occident. Cet homme croyait vraiment que les Houthis tiraient des missiles sur Israël pour faire respecter les décisions de la Cour internationale de justice".
Le fait que ces deux personnes soient membres d'une équipe d'analyse dans un organisme international censé refléter la situation nutritionnelle à Gaza porte une nouvelle fois atteinte à la crédibilité de l'ONU et des rapports qu'elle produit concernant cette guerre. Étant donné le parti pris manifeste d'au moins deux des six auteurs du rapport, il devient difficile de le considérer comme un avis professionnel impartial.