En pleine couverture en direct, Milan Amar a été encerclée par plusieurs manifestants en colère. « Ils m’ont dit : ‘sors d’ici, tu ne devrais pas être là, vous êtes une chaîne de Bibistes’. Ils ont tenté de me séparer de la caméra », a-t-elle rapporté avec émotion. Elle décrit des minutes de tension extrême, marquées par des regards de haine « plus effrayants encore que la violence physique », qui l’ont profondément marquée. Elle affirme qu’un autre journaliste présent a été menacé et contraint d’effacer ses enregistrements sous pression, ce qui, selon elle, montre la volonté de certains manifestants de faire disparaître toute trace de la scène.
Ce climat d’hostilité ne se limite pas aux journalistes. Depuis plusieurs semaines, les manifestations visent également les domiciles de responsables publics, transformés en cibles régulières de slogans, de jets d’objets et de tentatives d’intimidation. La police alerte sur une escalade inquiétante et dénonce l’inaction du parquet. Selon de hauts responsables, des dizaines de dossiers liés à ces violences restent bloqués sans suite judiciaire. « Nous faisons face à des attaques de plus en plus violentes, et pourtant les procédures n’avancent pas », déplore un haut gradé, qui estime que ce blocage alimente un sentiment d’impunité et fragilise la capacité des forces de l’ordre à protéger les institutions et leurs représentants.