Eli Sharabi, rescapé des geôles du Hamas, a mené cette semaine une mission diplomatique sensible au Parlement australien. Le survivant de captivité a multiplié les rencontres avec de hauts responsables gouvernementaux, dont le vice-Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, ainsi qu'avec des députés et sénateurs.

Lors de ces entretiens, Eli Sharabi a livré son témoignage sur sa détention, insistant sur l'urgence du retour des autres otages encore détenus à Gaza, dont la dépouille de son frère, Yossi. Il a également alerté ses interlocuteurs sur la montée préoccupante de l'antisémitisme en Australie.

Cette visite intervient dans un contexte diplomatique particulièrement tendu entre Jérusalem et Canberra. Le mois dernier, la ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong avait réaffirmé la position de son pays en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien.

Cette posture australienne a provoqué une réaction virulente de Benyamin Netanyahou, qui n'a pas hésité à attaquer personnellement le Premier ministre Anthony Albanese sur les réseaux sociaux : "L'histoire se souviendra d'Albanese pour ce qu'il est : un politicien faible qui a trahi Israël et abandonné les Juifs d'Australie."

La crise s'était déjà matérialisée par la révocation du visa du député israélien Simcha Rotman par Canberra. En représailles, le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa'ar avait annulé les visas de résidence des représentants australiens auprès de l'Autorité palestinienne, ordonnant simultanément à l'ambassade israélienne d'examiner avec la plus grande vigilance toute demande de visa émanant de fonctionnaires australiens.