Le président de la commission Affaires étrangères et Sécurité, le député Boaz Bismuth (Likoud), a formulé une proposition concernant le sujet épineux de la conscription des orthodoxes.
Le député explique que la mise au point et le vote d'une loi prendront du temps alors que l'armée a un besoin urgent de soldats.
Dans ce contexte, Bismuth propose un décret d'urgence pour une durée d'un an qui prévoit la levée des sanctions pénales et économiques prises contre les déserteurs orthodoxes et en échange un engagement de la communauté orthodoxe à fournir à Tsahal le nombre de recrues nécessaires pour ses besoins opérationnels.
Les jeunes hommes orthodoxes qui seront convoqués seront ceux qui n'étudient pas dans une yeshiva.
La proposition comporte néanmoins des zones d'ombre: comment garantir concrètement l’enrôlement de ces jeunes orthodoxes? Quelles mesures seraient prises si les objectifs fixés n’étaient pas atteints?
Les partis orthodoxes ont critiqué le projet de Bismuth qu'ils ont qualifié de ''ballon d'essai voué à l'échec''.
L'opposition aussi est vent debout contre cette proposition. Le député Avigdor Liberman a exprimé une critique cinglante: « Ce gouvernement de la désertion n’a aucune légitimité », a-t-il déclaré. « Il cède une fois de plus au chantage des responsables orthodoxes à la Knesset. Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense met en danger la sécurité nationale : au lieu de renforcer Tsahal et de recruter tout le monde, il cherche à annuler les sanctions et protège les déserteurs. »
De son côté, le chef du parti Bleu Blanc, Benny Gantz, a également réagi à la publication du plan sur le site Walla et s’en est pris à Bismuth : « Tout le monde doit servir. Chaque jeune de 18 ans est obligé de faire son service, qu’il soit étudiant à la yeshiva de Poniowicz ou dans un lycée du conseil régional d’Eshkol. »
Gantz a ajouté que tant que l’État se contentera de fixer des objectifs sur le papier sans sanctions, sans responsabilité individuelle et sans revoir les règles du jeu, rien ne changera. « Ce que vous avez présenté n’est pas un nouveau plan de conscription – c’est un nouveau plan de survie pour la coalition », a-t-il dénoncé.