Les Émirats arabes unis ont adressé ce mercredi un avertissement ferme à Israël, qualifiant de "ligne rouge" toute tentative d'annexion de la Judée-Samarie. Cette mise en garde intervient alors que des discussions s'intensifient au sein du gouvernement israélien sur l'application de la souveraineté à certaines parties du territoire.
Selon Lena Nusseiba, ministre adjointe des Affaires politiques émiratie, une telle démarche porterait "gravement atteinte à l'esprit des accords d'Abraham" qui ont permis la normalisation des relations entre les deux pays en 2020. "Dès le début, nous avons considéré ces accords comme un outil nous permettant de continuer à soutenir le peuple palestinien et son aspiration légitime à un État indépendant", a-t-elle déclaré à Reuters.
Une réunion consacrée aux implications sécuritaires de la reconnaissance d'un État palestinien doit se tenir jeudi sous l'égide de Benyamin Netanyahou. Selon des sources citées par Ynet, cette réunion abordera également les mesures de riposte envisagées par Israël, notamment l'application de la souveraineté en Judée-Samarie.
Smotrich prône une annexion massive
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a intensifié la pression mercredi matin, appelant Netanyahou à appliquer immédiatement la souveraineté israélienne sur les territoire au-delà de la Ligne verte. Son plan prévoit l'application du droit israélien sur 82% du territoire, avec 18% laissés aux Palestiniens. "Superficie maximale, minimum d'Arabes", a-t-il résumé.
Justifiant sa position, Smotrich a affirmé que "le temps est venu d'appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie et de supprimer la division de ce territoire minuscule". Il a ajouté que l'objectif était d'empêcher la création d'un État palestinien qui laisserait Israël "à l'intérieur des frontières d'Auschwitz" - référence à l'expression d'Abba Eban, ancien ministre des Affaires étrangères, qui voulait signifier qu'un retrait des territoires conquis en 1967 impliquerait une mise en danger des Juifs similaire à celle de la Shoah.