L'essor des véhicules électriques à deux roues en Israël s'accompagne d'un lourd tribut humain chez les plus jeunes. Selon une nouvelle étude menée par l'organisation Beterm pour la sécurité des enfants, en collaboration avec les autorités sanitaires et universitaires, la mortalité des enfants et adolescents dans des accidents impliquant vélos et trottinettes a bondi de 60,5% depuis leur introduction sur le marché israélien.
Entre 2009 et 2024, 78 décès ont été recensés, avec une accélération dramatique à partir de 2016, année marquant la démocratisation de ces véhicules motorisés. Cette période a enregistré une hausse de 170% par rapport aux années précédentes.
Les statistiques dressent un portrait saisissant des victimes : 94,9% sont des garçons, avec un âge moyen de 11,5 ans. Ce constat soulève une question cruciale, puisque la majorité des victimes n'avaient pas atteint les 16 ans, âge minimum légal pour conduire des véhicules électriques.
L'étude met également en lumière des disparités sociales marquées. Les accidents impliquant des véhicules électriques touchent principalement les enfants juifs des classes socio-économiques moyennes, tandis que les accidents de véhicules non électriques affectent davantage les adolescents arabes des milieux défavorisés, ces derniers enregistrant les taux de mortalité les plus élevés avec 3,4 décès pour 100 000 enfants.
Les recherches antérieures pointent un taux de port du casque particulièrement faible, constituant un facteur de risque majeur de traumatisme crânien mortel. Cette négligence de l'équipement de protection s'avère d'autant plus préoccupante que les vitesses atteintes par ces véhicules peuvent causer des blessures graves.
Des recommandations ciblées
Face à ces constats alarmants, les chercheurs formulent plusieurs recommandations d'urgence : le renforcement des contrôles concernant l'âge légal et l'obligation du port du casque figure en première ligne, accompagné d'une limitation de la vitesse des véhicules à 25 km/h. L'étude préconise également des investissements massifs dans des infrastructures cyclables sécurisées, particulièrement dans les quartiers défavorisés.
Les recommandations incluent des campagnes de sensibilisation au cyclisme responsable et l'adaptation des programmes d'éducation à la sécurité à chaque communauté, dans leur langue maternelle. Pour réduire les inégalités sociales, les chercheurs proposent de subventionner l'équipement de protection pour les familles les plus démunies et de développer des modèles de contrôle adaptés aux différentes communautés.
Cette étude sonne comme un signal d'alarme pour les autorités israéliennes, appelées à concilier l'essor de ces nouveaux modes de transport avec la protection de la jeunesse.