Israël

Israël confirme son intention d'annexer la Judée-Samarie en cas de reconnaissance d'un Etat palestinien

"Toute mesure unilatérale entraînera une réaction unilatérale", a prévenu Gideon Saar

3 minutes
7 septembre 2025

ParJohanna Afriat

Israël confirme son intention d'annexer la Judée-Samarie en cas de reconnaissance d'un Etat palestinien
Gideon Saar Photo by Chaim Goldberg/Flash90

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Le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar a reçu dimanche son homologue danois Lars Rasmussen à Jérusalem, dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes autour de la question palestinienne.

Lors de la conférence de presse conjointe, Gideon Saar a clairement exposé la position israélienne face aux initiatives européennes de reconnaissance d'un État palestinien. "Reconnaître le soi-disant 'État de Palestine' constitue une grave erreur", a-t-il déclaré, qualifiant cette démarche de "cadeau au Hamas" qui "ne nous rapproche pas de la paix".

Le ministre israélien a formulé un avertissement sans équivoque : "Les actions unilatérales contre Israël entraîneront des actions unilatérales de la part d'Israël. La reconnaissance unilatérale d'un État palestinien entraînera des mesures israéliennes sur le terrain, au premier rang desquelles l'application de la souveraineté sur les implantations de Judée-Samarie et de la vallée du Jourdain."

Cette déclaration intervient après des discussions avec l'administration américaine. Saar a confirmé avoir évoqué cette question avec le secrétaire d'État Marco Rubio lors de sa récente visite à Washington, suggérant qu'Israël pourrait s'orienter vers cette direction "dans les prochains mois".

Le ministre israélien a justifié sa position en pointant les manquements de l'Autorité palestinienne : "Les pays qui se précipitent pour reconnaître un État palestinien ignorent trois faits évidents", a-t-il énuméré, citant le non-respect des engagements d'Oslo concernant la lutte antiterroriste, l'encouragement au terrorisme et un système éducatif "qui continue de prêcher la haine et la violence".

Entre désaccords et collaboration

Lars Rasmussen a adopté une position plus mesurée. Tout en condamnant fermement l'attaque du 7 octobre - "une attaque terrible, d'une ampleur inédite depuis l'Holocauste" - il a appelé Israël à "mettre un terme à l'escalade à Gaza" et mis en garde contre l'imposition de la souveraineté dans les territoires.

Le ministre danois a précisé que son pays n'envisageait pas de reconnaître un État palestinien "si le Hamas est à la tête du pays et sans réformes profondes", tout en maintenant que "la création d'un État palestinien fait partie intégrante d'une solution pour une paix stable dans la région".

Malgré ces désaccords substantiels, les deux ministres ont convenu de créer "une équipe conjointe pour examiner les mesures humanitaires, notamment la possibilité d'évacuer de Gaza les patients nécessitant des soins médicaux".

Concernant la situation à Gaza, Saar a souligné les évolutions récentes : "Après la mise en place de couloirs humanitaires et le largage d'aide par avion, la situation actuelle est différente de ce qu'elle était il y a quelques mois." Il a réitéré les conditions israéliennes : "le retour de tous les kidnappés et la reddition du Hamas" comme seul moyen de garantir "aux habitants de Gaza une vie différente, sans régime violent, extrémiste et oppressif".

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