Depuis juin, Google, YouTube, X et Teads diffusent massivement des messages et vidéos officiels, certains mettant en scène le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministère des Affaires étrangères. Objectif déclaré : répondre aux accusations de « famine à Gaza » et imposer le récit israélien dans un espace médiatique saturé.
Pourtant, la recherche académique tempère les attentes. Des études montrent que les campagnes politiques et de communication en ligne déplacent rarement plus d’1 % de l’opinion, surtout lorsque les convictions sont déjà ancrées. Les réseaux sociaux, fragmentés en bulles d’information, réduisent encore la portée de ces messages officiels. Dans le cas d’Israël, l’hostilité préexistante dans certains milieux limite l’impact de la communication gouvernementale, aussi massive soit-elle.
En parallèle, les hashtags pro-Palestiniens comme #FreePalestine ou #GazaUnderAttack dominent toujours les flux mondiaux, souvent alimentés par des contenus émotionnels puissants qui rencontrent un écho bien plus spontané que les messages institutionnels. Si la campagne israélienne assure une visibilité certaine, elle peine à rivaliser avec la viralité des récits concurrents.
En définitive, l’investissement souligne l’importance stratégique du champ numérique pour Israël. Mais il révèle aussi ses limites : dans une guerre des perceptions où l’émotion et la désinformation circulent à grande vitesse, les campagnes officielles apparaissent davantage comme un outil de présence que comme une arme décisive pour convaincre les sceptiques.