Une analyse confidentielle des services de renseignement israéliens, récemment transmise aux autorités françaises, remet en question l'optimisme affiché par Washington concernant l'efficacité des bombardements anti-nucléaires iraniens de juin dernier. Selon les informations révélées vendredi par Le Monde, cette évaluation contredit directement les déclarations du président Donald Trump, qui avait proclamé le 26 juin la destruction "complète" du programme atomique iranien.
L'analyse israélienne révèle une réalité plus nuancée que celle présentée par l'administration américaine. Bien que les installations stratégiques de Fordo et Natanz aient subi des dommages considérables durant la "guerre des douze jours", l'Iran disposerait encore d'équipements d'enrichissement fonctionnels.
Le pays disposerait encore de 450 kilos d’uranium sous forme gazeuse, nécessaire à la fabrication d’une bombe. Plus préoccupant encore, les compétences scientifiques nécessaires demeurent largement intactes malgré l'élimination ciblée de plusieurs chercheurs clés du programme.
Ces informations partagées par Israël avec la France sont d'autant plus précieuses que depuis fin juin, les agences américaines - CIA, DIA et NSA - ont cessé tout partage d'informations avec leurs homologues européens sur le dossier iranien.
Cette rupture fait suite à un rapport confidentiel américain concluant que le programme nucléaire iranien était "ralenti de quelques années" plutôt qu'anéanti, une évaluation qui aurait provoqué la colère de Donald Trump.