L'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert a exprimé ses regrets concernant la mort d'Hamam, fils du dirigeant du Hamas Khalil al-Hayya, lors d'une frappe israélienne au Qatar. Dans une interview accordée à la chaîne qatarie Al Jazeera, ce dernier a condamné cette attaque, estimant qu'elle nuisait aux efforts de négociation.
"Un enfant ne devrait pas être une victime, et sa femme a également été blessée", a déclaré l'ancien chef du gouvernement israélien, ses propos étant traduits de l'anglais vers l'arabe. "Nous combattons le terrorisme et les dirigeants du Hamas seront punis le moment venu, mais la famille, c'est une autre histoire."
Ehud Olmert a poursuivi en remettant en question l'opportunité de cette opération : "Tuer l'équipe de négociation signifie que vous ne voulez pas de négociations et que vous ne voulez pas la libération des otages. Tous les membres du Hamas doivent être punis, mais l'attaque de Doha n'a eu lieu ni au bon endroit ni au bon moment."
Ces déclarations s'inscrivent dans une série de critiques controversées formulées par l'ancien Premier ministre concernant la conduite des opérations militaires israéliennes. En mai dernier, dans une interview accordée à la BBC, il avait qualifié les actions israéliennes dans la bande de Gaza de "crimes de guerre potentiels".
Plus récemment, il a également exprimé ses inquiétudes concernant les projets de "ville humanitaire" dans le sud de Gaza, qu'il a comparée à un "camp de concentration". Selon lui, une telle initiative constituerait une forme de "nettoyage ethnique" visant à "expulser, chasser" la population palestinienne.
"Lorsqu'on construit un camp pour 'nettoyer' plus de la moitié de Gaza, on comprend alors que ce n'est pas pour sauver les Palestiniens", avait-il déclaré, qualifiant cette interprétation d'"inévitable".
Le Hamas avait annoncé mardi dernier la mort d'Hamam al-Hayya et de sa mère lors de la frappe israélienne à Doha. Jeudi, l'organisation a affirmé que Khalil al-Hayya, visé par les frappes israéliennes, avait assisté aux obsèques son fils décédé. Cependant, aucun document n'a été publié pour attester que le dirigeant palestinien était toujours vivant.