Le bureau du procureur de l'État a déposé ce vendredi un acte d'accusation accablant auprès du tribunal de première instance de Jérusalem. Malachi Israel Banias, 37 ans, est poursuivi pour avoir enseigné à des enfants pendant près de dix-huit mois en usurpant une identité et en violant systématiquement les ordonnances de surveillance qui lui avaient été imposées après une condamnation pour infraction sexuelle et une longue peine de prison.
Selon l'acte d'accusation, Banias s'est fait passer pour un certain « Israel Spiegel » grâce à une fausse carte d'identité, dans le seul but d'obtenir un poste d'enseignant auprès de mineurs. Il a ainsi donné cours à des élèves de 9 à 11 ans, en CM1 et CM2, en violation flagrante des restrictions qui lui interdisaient tout contact non encadré avec des enfants.
En août 2023, l'accusé a rompu tout lien avec son responsable de surveillance. Il a ensuite été embauché au Talmud Torah, où il a continué d'enseigner à des élèves de 4ᵉ et 5ᵉ année pendant toute la durée de son emploi frauduleux.
Des élèves reçus à son domicile à l'insu des parents
L'enquête révèle que Banias invitait régulièrement des élèves à son domicile pour des activités de loisirs, sans que leurs parents en soient informés. Ces rencontres violaient directement l'ordonnance de surveillance qui lui interdisait de se trouver en présence de mineurs, sauf dans des conditions strictement définies.
Au cours de cette période, l'accusé aurait perçu quelque 225 000 shekels de salaire, versés à sa demande sur les comptes bancaires de connaissances pour brouiller les pistes.
L'acte d'accusation fait également état de nombreuses autres infractions commises au fil des ans : possession d'un téléphone portable sans dispositif de verrouillage approprié, présence dans des lieux nécessitant une escorte obligatoire, et fréquentation d'espaces accueillant des mineurs, le tout en violation des instructions de surveillance.
Malachi Israel Banias est poursuivi pour plusieurs centaines d'infractions à une mesure de surveillance, exercice illégal d'une profession interdite aux délinquants sexuels, usurpation d'identité, usage de faux et de faux documents avec circonstances aggravantes, ainsi que recel aggravé. Le parquet a demandé son maintien en détention provisoire jusqu'à la fin de la procédure judiciaire.