Les nouvelles données publiées par le Pentagone lèvent le voile sur l’ampleur de l’aide militaire américaine à Israël lors de la guerre contre l’Iran en juin dernier. Selon ces documents budgétaires, l’armée américaine a tiré entre 100 et 150 missiles d’interception du système THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) afin de contrer les centaines de missiles balistiques iraniens dirigés vers Israël. Chaque projectile coûte environ 12,7 millions de dollars, portant le total de cette opération de défense à près de 500 millions de dollars.

Ce soutien s’est déroulé durant douze jours d’affrontements intenses, où les batteries américaines déployées dans la région ont joué un rôle décisif pour intercepter les missiles avant qu’ils n’atteignent le territoire israélien. Mais cette mobilisation a vidé une part importante des stocks américains. Conscient du risque, le Pentagone a demandé au Congrès une enveloppe budgétaire d’urgence de 498 millions de dollars pour reconstituer les intercepteurs utilisés.

Au-delà de l’aspect budgétaire, cette séquence met en lumière les défis stratégiques auxquels sont confrontés les États-Unis et leurs alliés : la défense antimissile reste extrêmement coûteuse face à des attaques dont le coût de lancement est bien moindre. Les experts militaires estiment qu’il faudra plusieurs années pour reconstituer les réserves actuelles de missiles THAAD, sauf à accroître significativement la production.

Washington réaffirme toutefois, à travers cette mobilisation spectaculaire, sa volonté de protéger Israël face à la menace iranienne. Mais la facture, colossale, pourrait relancer le débat aux États-Unis sur la soutenabilité à long terme de cette ligne de défense.