Mohammad Massad, ancien terroriste du Fatah (OLP) reconverti en activiste contre la corruption, a livré une charge explosive contre les services de sécurité israéliens. Dans un entretien accordé à Arutz Sheva, il affirme avoir reçu de Gaza des informations directes et détaillées sur les lieux de détention d’otages israéliens, qu’il dit avoir transmises au Shin Bet. « Ils m’ont ignoré », accuse-t-il, dénonçant une stratégie qui, selon lui, maintient volontairement la question des otages ouverte.
Massad explique que ses sources sont des habitants de Gaza victimes du régime du Hamas, en quête de revanche. « J’ai apporté des messages depuis Gaza, avec des noms, des photos, des localisations d’otages et de terroristes du Hamas. J’ai même dit que je pouvais faire libérer les otages en 60 jours », assure-t-il. Mais selon lui, certains responsables préfèrent que les familles continuent de manifester à Kaplan plutôt que de voir la question se résoudre.
L’activiste va plus loin et accuse le Shin Bet de liens d’intérêts douteux avec des acteurs palestiniens, profitant du commerce de permis de travail et de transferts économiques. « Depuis 2005, ce système a échoué, jusqu’au désastre du 7 octobre », déclare-t-il. Il appelle à créer une nouvelle structure sécuritaire « libre de toute corruption » et insiste : « Il ne doit pas y avoir un organisme qui joue avec le sang d’innocents, Israéliens comme Arabes ».
Conscient des risques de ses révélations, Massad dit vivre sous menace constante : « J’attends la mort à chaque instant. Si je prends une balle, je veux que le monde sache pourquoi ».
Qui est Mohammad Massad ?
Né en Cisjordanie, Mohammad Massad a grandi dans un environnement marqué par le conflit israélo-palestinien. Ancien membre du Fatah, il a participé dans sa jeunesse à des activités terroristes avant de rompre avec la lutte armée. Au fil des années, il s’est transformé en militant ouvertement critique du Hamas comme de l’Autorité palestinienne, qu’il accuse de corruption systémique. Installé en Israël, il collabore aujourd’hui avec des cercles civils et sécuritaires pour dénoncer la radicalisation et promouvoir une alternative politique. Sa trajectoire – du terrorisme à l’activisme civique – en fait une figure controversée mais écoutée, surtout quand il révèle des informations provenant de Gaza.