Culture

Un trésor byzantin découvert à Sussita, près du lac de Tibériade

Une découverte exceptionnelle qui éclaire d’un jour nouveau l’histoire politique et économique de la région

2 minutes
25 septembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Un trésor byzantin découvert à Sussita, près du lac de Tibériade
Le trésor dans son intégralité, Photo : Université de Haïfa

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Un véritable trésor vient de refaire surface en Galilée. Lors de fouilles archéologiques menées sur le site de l’ancienne cité de Sussita, qui domine le lac de Tibériade, des chercheurs de l’Université de Haïfa ont mis au jour 97 pièces d’or et plusieurs bijoux délicatement ouvragés, datant d’environ 1 500 ans.

Parmi les objets, des boucles d’oreilles en or incrustées de perles et de pierres semi-précieuses, mais aussi des monnaies rarissimes frappées sous différents empereurs byzantins. L’une d’elles, un tremissis frappé à Chypre en l’an 610 au nom de l’empereur Héraclius et de son fils, n’avait jusqu’ici été retrouvée qu’une seule fois en Israël. « C’est une découverte exceptionnelle, qui éclaire d’un jour nouveau l’histoire politique et économique de la région », souligne le numismate Dr Dani Syon, membre de l’équipe de fouille.

Avers d’une pièce d’or représentant le portrait de l’empereur Héraclius, Photo : Université de Haïfa

La trouvaille est due au flair d’Edi Lipsman, opérateur d’un détecteur de métaux qui accompagnait la mission. « Mon appareil s’est emballé, puis les pièces sont apparues les unes après les autres. Je n’en croyais pas mes yeux ».

La valeur scientifique du trésor tient à la fois à la variété des monnaies – datées du règne de Justin Ier -518-527- jusqu’aux premières années d’Héraclius -610-613 – et à la présence d’éléments textiles, vestiges du sac de tissu dans lequel l’ensemble avait été enfoui. « Voir ressortir de terre des bijoux et des pièces en or de 1 400 ans, presque intacts, est une expérience rare » confie le Dr Michael Eisenberg, responsable de la mission..

Au cours de la période byzantine, Sussita était un centre chrétien prospère, siège épiscopal doté d’au moins sept églises. Depuis 26 ans, les archéologues de l’Université de Haïfa, en coopération avec l’Autorité israélienne de la nature et des parcs, y mènent des fouilles qui ont déjà révélé des vestiges liés à la conquête sassanide, dont l’incendie d’une église dédiée au martyr Théodore. Certains chercheurs avancent même l’hypothèse d’une participation des communautés juives locales aux soulèvements contre le pouvoir byzantin.

Pour le Dr Dror Ben-Yosef, archéologue et responsable du patrimoine à l’Autorité des parcs, la colline de Sussita est « une montagne de surprises, qui condense des millénaires d’histoire ». À ses yeux, la découverte illustre la richesse culturelle et religieuse de la région, marquée par la coexistence de communautés païennes, chrétiennes et juives, parfois rivales, parfois complémentaires.

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