Sécurité

137 activistes de la flotille Sumud expulsés d'Israël

Le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu'Israël souhaitait accélérer l'expulsion de tous les participants à la flottille, mais que « certains bloquent délibérément la procédure judiciaire »

3 minutes
4 octobre 2025

ParJohanna Afriat

137 activistes de la flotille Sumud expulsés d'Israël
Greta Thunberg et d'autres activistes de la flotille Sumud Photo : Ministère des Affaires étrangères israélien

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Le ministère des Affaires étrangères a annoncé samedi l'expulsion d'Israël de 137 militants supplémentaires ayant participé à la flottille pour Gaza, dont la militante environnementale suédoise Greta Thunberg. Ces expulsions interviennent après l'interception de 41 bateaux qui tentaient de se diriger vers la bande de Gaza.

Selon le ministère turc des Affaires étrangères, les 137 personnes expulsées ont été embarquées sur un vol Turkish Airlines au départ d'Israël, qui a atterri à Istanbul dans l'après-midi. Parmi elles figurent des citoyens des États-Unis, d'Italie, de Grande-Bretagne, de Jordanie, du Koweït, de Libye, d'Algérie, de Mauritanie, de Malaisie, de Bahreïn, du Maroc, de Suisse, de Tunisie et de Turquie. Selon Reuters, le groupe comprenait 36 citoyens turcs et 26 Italiens.

Des conditions de détention controversées

Greta Thunberg a dénoncé dans une correspondance publiée dans The Guardian les conditions de sa détention. Elle affirme avoir été détenue dans une cellule infestée de punaises de lit, avoir souffert de déshydratation et d'un manque d'eau et de nourriture, et avoir été contrainte de rester « pendant de longues heures sur des surfaces dures ».

Le Guardian a également rapporté qu'une autre détenue avait affirmé que les forces israéliennes avaient forcé Thunberg à poser pour une photo en brandissant des drapeaux, dont le pays n'est pas précisé. Le ministère suédois des Affaires étrangères a indiqué qu'un représentant de son pays lui avait rendu visite à la prison de Ketziot, où elle avait décrit ses conditions de détention et expliqué qu'on lui avait demandé de signer un document dont elle ne comprenait pas le contenu.

Selon l'agence Reuters, certains militants ont affirmé avoir été violemment arrêtés et menottés alors qu'ils étaient restés agenouillés pendant des heures. L'organisation Adalah, qui fournit une assistance juridique à certains détenus, a affirmé qu'ils se sont vu refuser l'accès à un avocat, à l'eau et aux médicaments.

« Une provocation au service du Hamas »

Le ministère des Affaires étrangères israélien a fermement rejeté ces accusations, affirmant que tous les détenus étaient « en bonne santé et indemnes » et qu'Israël s'efforçait de procéder à leur rapatriement dans les meilleurs délais.

Selon le ministère, « ces personnes sont arrivées sous couvert d'« aide humanitaire », mais leurs actions, leur refus des offres d'Israël, de l'Italie et de la Grèce de livrer l'aide pacifiquement, et la petite quantité d'aide qu'ils ont effectivement transportée, prouvent que leur véritable objectif était la provocation au service du Hamas, et non l'aide humanitaire ».

Mercredi, veille de Yom Kippour, la marine israélienne a commencé à prendre le contrôle des 41 bateaux participant à la flottille, interceptés en route vers Gaza. Le jour de Yom Kippour, elle a contraint les navires à faire demi-tour vers le port d'Ashdod.

Au total, plus de 450 militants ayant participé à la flottille ont été arrêtés. La flottille était partie de Gênes le 30 août, de Barcelone le 31 août et de Tunisie et Catane le 4 septembre.

Des expulsions qui se poursuivent

Le ministère des Affaires étrangères a déclaré samedi qu'Israël souhaitait accélérer l'expulsion de tous les participants à la flottille, mais que « certains bloquent délibérément la procédure judiciaire ». Plusieurs gouvernements étrangers ont également exprimé leur réticence à accueillir leurs citoyens.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré que 15 autres Italiens se trouvaient toujours en Israël et devraient être expulsés la semaine prochaine. Malgré ces obstacles, le ministère israélien a affirmé que « tous les participants à cette opération de communication seront expulsés au plus vite ».

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