Deux ans après le massacre du 7 octobre 2023 en Israël, une vague d’antisémitisme sans précédent frappe les communautés juives dans le monde entier. Selon les données publiées par le Combat Antisemitism Movement (CAM), 13 339 incidents antisémites ont été recensés entre le 7 octobre 2023 et le 1ᵉʳ octobre 2025.
Cette montée de la haine s’est déclenchée immédiatement après les attaques du Hamas, puis s’est intensifiée au fil du conflit à Gaza. Menaces, agressions physiques, vandalismes, harcèlement, insultes publiques et en ligne, exclusion sociale : les signalements se multiplient sur tous les continents.
Rien qu’au dernier trimestre 2023, 1 785 actes antisémites ont été enregistrés dans le monde – presque autant que sur toute l'année 2022. En 2024, le nombre a plus que doublé avec 6 326 cas, puis 5 118 incidents supplémentaires ont été signalés entre janvier et octobre 2025.
Les universités américaines sont particulièrement touchées : les actes recensés y sont passés de 249 en 2022 à 742 en 2024, presque triplés. Pour le seul mois d’août 2025, 694 incidents ont été documentés, soit une hausse de 15,7 % par rapport à août 2024.
Des attaques meurtrières en Europe et aux États-Unis
Depuis octobre 2023, six Juifs ont été assassinés dans des attaques antisémites à travers le monde :
• À Manchester, pendant Yom Kippour, Adrian Dolby et Melvin Kravitz ont été tués lors d'une attaque à la voiture-bélier et à l’arme blanche. Quatre fidèles ont été blessés.
• En mai 2025 à Washington, Yaron Lishinsky et Sarah Milgram, employés de l’ambassade d’Israël, ont été abattus devant le Musée juif.
• À Boulder (Colorado), un Égyptien de 45 ans a lancé des cocktails Molotov sur un rassemblement hebdomadaire pour les otages : Karen Diamond, 82 ans, a été tuée et huit personnes blessées.
• En novembre 2023, Paul Kessler, 65 ans, est mort après avoir été frappé lors d’un rassemblement pro-Israël près de Los Angeles.
En parallèle, des manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu à Dublin, Londres, Seattle et ailleurs, où des slogans appelant à « l’intifada » ont été filmés.
Un phénomène sous-déclaré et banalisé
Le CAM souligne que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés, car de nombreuses victimes n’osent plus porter plainte, par peur de représailles ou par méfiance envers les autorités.
Sacha Roytman, directeur du CAM, alerte :
« Le 7 octobre n’a pas été seulement une attaque contre Israël, mais un tournant pour les Juifs du monde entier. La plus grande vague d’antisémitisme de l’histoire moderne a suivi — et elle ne faiblit pas. »
Il ajoute :
« Ce n’est plus un problème juif, c’est un test moral pour l’humanité. Le silence nourrit la haine. ‘Plus jamais ça’ doit devenir une promesse, pas un slogan. »
Selon le rapport, la haine antijuive s’est diffusée, enracinée et parfois justifiée publiquement, mettant en danger non seulement les communautés juives mais aussi les valeurs démocratiques des sociétés occidentales.