Sécurité

Négociations à Charm el-Cheikh : 48 heures décisives

L’appareil sécuritaire israélien affiche un optimisme prudent quant aux chances de parvenir à un accord, estimant que les deux prochains jours seront déterminants : soit un accord est conclu, soit la guerre reprend de plus belle.

3 minutes
8 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Négociations à Charm el-Cheikh : 48 heures décisives
Tsahal

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« Jamais nous n’avons été dans une telle configuration, avec de telles conditions pour conclure un accord. » a déclaré un haut responsable de la sécurité. Selon lui, la conjonction des circonstances, sur le terrain comme sur la scène diplomatique, crée une fenêtre réelle pour un accord visant à mettre fin à la guerre et à obtenir la libération des otages.

La délégation israélienne a entamé mardi la deuxième journée de discussions à Charm el-Cheikh.
En Israël, on évite encore de qualifier les échanges de « positifs », mais on souligne que la dynamique entre les parties permet des avancées. La principale question sur la table reste la demande du Hamas : obtenir une garantie claire que la guerre prendra fin une fois les otages libérés, sans que cela dépende des discussions ultérieures sur l’avenir de Gaza ou du mouvement islamiste lui-même.

Jusqu’à présent, les pourparlers ont surtout servi à exposer les positions des deux camps. Malgré un climat jugé constructif, tous les détails sont loin d’être finalisés. Israël redoute que le Hamas ne profite du « oui israélien » pour durcir ses exigences ; c’est pourquoi le mandat de la délégation reste strict : n’avancer que sur les points essentiels – la libération des prisonniers, le rythme de libération des otages et les cartes de retrait, qui font encore l’objet de divergences.

En parallèle, le haut responsable de la sécurité a prévenu que, si une opportunité de paix existe, un avertissement tout aussi clair s’adresse au Hamas : « S’il n’y a pas d’accord cette fois, le Hamas doit comprendre qu’Israël reviendra avec toute sa puissance, reprendra les combats et prendra le contrôle de Gaza-ville et des camps centraux. »

Le message est sans ambiguïté : si les négociations échouent, Israël relancera une vaste offensive militaire, dans le cadre du plan « Chars de Gédéon II », avec le même objectif – la prise du cœur de la bande de Gaza.

Face à la sensibilité extrême des pourparlers, Tsahal a reçu des directives précises : toute erreur tactique pourrait compromettre les discussions au Caire. Le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, a ordonné aux troupes de faire preuve d’une prudence maximale et d’éviter toute action susceptible de nuire à la progression des négociations. Sur le terrain, l’armée maintient ses positions et reste sur la défensive, en état d’alerte permanent. Les frappes menées mardi soir ont toutes été qualifiées d’« opérations défensives » dans les zones où les forces israéliennes sont déployées, et non d’initiatives offensives.

Des sources israéliennes proches du dossier assurent que, cette fois, une volonté réelle d’avancer se fait sentir des deux côtés. Elles mettent toutefois en garde contre de possibles crises de dernière minute, susceptibles de tout remettre en cause. D’ici jeudi, prédisent-elles, Israël saura si une percée historique est en train de se produire — ou si le pays s’apprête à replonger dans une guerre totale au cœur de la bande de Gaza.

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