Sécurité

Pourquoi l’aviation n’a-t-elle pas agi le matin du 7 octobre ?

Une enquête révèle que l’Armée de l’air n’a pas agi de manière autonome face à l’infiltration de masse du Hamas, faute d’instructions adéquates et d’anticipation

2 minutes
8 octobre 2025

ParDelphine Miller

Pourquoi l’aviation n’a-t-elle pas agi le matin du 7 octobre ?
Photo: Yonatan Sindel/Flash90

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Une enquête diffusée mardi soir sur la chaîne 12 révèle l’une des failles les plus graves du 7 octobre : l’absence de riposte aérienne immédiate, alors que des centaines de terroristes du Hamas franchissaient la frontière et massacraient des civils dans le sud d’Israël.

Selon ce rapport, à 7h40 du matin, soit une heure et onze minutes après le début de l’attaque, le chef d’état-major de l’époque, Herzi Halevi, aurait ordonné à l’Armée de l’air de frapper des “cibles à impact psychologique” en profondeur dans Gaza — tours, antennes de diffusion, centres d’incitation — plutôt que de neutraliser les terroristes déjà présents sur le sol israélien.

Problème : aucun appareil n’était disponible en vol à ce moment-là. L’ordre n’a donc pas pu être exécuté — révélant un trou béant dans la coordination et la connaissance de la situation au sein du commandement supérieur ce matin-là.

Dans le même temps, le Premier ministre Benyamin Netanyahou aurait ordonné de cibler les chefs du Hamas, tandis que le Commandement Sud lançait l’opération “Épée de Damoclès” visant les infrastructures stratégiques de l’organisation terroriste.

Mais le protocole d’urgence “Parash Pleshet”, censé mettre en alerte totale la division de Gaza, n’a été appliqué que partiellement. Résultat : l’Armée de l’air a continué à frapper des tunnels, sans prendre d’initiative pour attaquer les groupes armés déjà infiltrés dans les kibboutzim et les bases militaires.

Une enquête interne de Tsahal, publiée en février dernier, avait déjà pointé une absence totale de préparation : dans la nuit du 6 au 7 octobre, le commandant de l’Armée de l’air, le général Tomer Bar, n’avait même pas participé aux consultations sécuritaires. À 3h30, un seul drone avait été redéployé vers Gaza. Au moment de l’invasion, à 6h29, l’Armée de l’air fonctionnait encore en mode “paix”.

Ce n’est qu’à 7h10, lorsque plus de 1 000 terroristes Nukhba avaient déjà pénétré en territoire israélien, que l’état de guerre a été déclaré.

À 11h, Tsahal avait enfin effectué 150 frappes — 50 par avions de chasse, 50 par hélicoptères d’attaque, 50 par drones. Mais trop tard.

Un haut responsable de l’Armée de l’air a reconnu après coup :

« Sans renseignement et sans préparation, empêcher la catastrophe était impossible. Nous n’avons pu qu’en limiter l’ampleur. »

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