Israël

Trump à la Knesset : « Israël a tout conquis par la force, l'ère de la terreur est révolue, le temps est à la paix »

Alors que vingt otages vivaient enfin leurs retrouvailles avec leurs familles après 738 jours de captivité à Gaza, une autre scène historique se jouait à Jérusalem : celle du discours de Donald Trump à la Knesset, où le président américain a dévoilé sa vision d’un « nouveau Moyen-Orient »

5 minutes
13 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Trump à la Knesset : « Israël a tout conquis par la force, l'ère de la terreur est révolue, le temps est à la paix »
Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

« C’est un immense honneur d’être ici, à Jérusalem, au cœur de la démocratie israélienne, en ce jour historique où la guerre s’achève et où la paix reprend racine sur cette terre sacrée. Après des années de guerre incessante, de deuil et de peur, aujourd’hui les cieux sont silencieux, les sirènes se sont tues, les canons se sont tus, et le soleil se lève sur la Terre sainte. C’est l’aube d’un nouveau jour, l’aube d’un nouveau Moyen-Orient. », a déclaré Trump, visiblement ému.
Face aux députés et aux familles d’otages présentes dans l’hémicycle, il a salué « une victoire pour Israël, une victoire pour l’humanité, et une victoire pour tous ceux qui croient que la foi, la force et le courage peuvent triompher de la haine et du terrorisme », évoquant « un moment qui sera inscrit dans l’histoire comme celui où tout a commencé à changer ».

Évoquant les massacres du 7 octobre, il a rappelé que « la cruauté de ce jour a frappé le cœur même de l’humanité », soulignant que les États-Unis avaient « pleuré avec Israël » et promis de ne jamais oublier : « À toutes les familles marquées à jamais par les atrocités de ce jour noir, à toutes les mères qui ont attendu leurs enfants pendant 738 jours, à tous les soldats qui se sont battus pour les ramener —
je dis : votre courage a changé l’histoire. Nous avons prouvé ensemble que la paix n’est pas un rêve naïf, mais une réalité que l’on construit - jour après jour, main dans la main. Sachez qu’Amérique et Israël partagent deux serments éternels - nous n’oublierons jamais, et plus jamais ça ».

Trump, qui célèbre le plus grand succès diplomatique de son second mandat, a poursuivi : « Israël a atteint tout ce qu’il était possible de gagner par la force. Désormais, il faut transformer ces victoires militaires contre le terrorisme en une victoire suprême : la paix et la prospérité pour tout le Moyen-Orient. »

Il a ensuite lancé un appel à la région : « De Gaza à Téhéran, ces décennies de jihadisme, d’antisémitisme et de haine n’ont engendré que la souffrance et l’échec, je dis aux ennemis de la paix : vos bombes n’ont rien bâti, vos tunnels n’ont rien protégé, vos haines n’ont rien produit - si ce n’est la ruine et le désespoir. Nous avons désormais une occasion unique, celle de bâtir un Moyen-Orient fondé non plus sur la peur, mais sur la coopération. Un Moyen-Orient où les enfants d’Israël, les enfants d’Arabie, les enfants d’Égypte et d’Indonésie pourront rêver d’un même avenir. Dans l’hémicycle comble, il a loué l’alignement inédit de capitales arabes et occidentales autour de la feuille de route qui a mené à la libération et au cessez-le-feu. «Israël, a-t-il poursuivi, vous avez prouvé qu’il est possible de défendre sa sécurité sans renoncer à l’humanité. Vous avez survécu à l’horreur, et aujourd’hui, vous écrivez l’avenir. Un nouveau chapitre s’ouvre — celui du retour à la vie, du renouveau et de l’espérance.Il a poursuivi, depuis la création d’Israël, nous sommes restés unis. Nous avons fait la guerre ensemble et nous avons conclu la paix ensemble. Je l’aime, Israël, et je suis avec vous tout au long du chemin. L’État d’Israël est fort ; il vivra et prospérera pour toujours. »

Volontiers taquin, Trump a salué « l’homme courageux » Netanyahu — « il n’est pas facile, c’est pour ça qu’il est grand ! » — puis s’est tourné vers le président Itshak Herzog : « Monsieur le Président, pourquoi ne pas lui accorder une grâce ? » sous les rires et applaudissements. Il a aussi remercié ses proches conseillers, citant Steve Witkoff - « notre Kissinger qui ne fuit pas » - et Jared Kushner, ovationné avec Ivanka Trump assis depuis la galerie.

Le discours a brièvement été interrompu par une protestation de députés brandissant des pancartes « Reconnaissez la Palestine », aussitôt expulsés. Impassible, Trump a repris, répétant l’axe central : « Paix par la puissance. » Il a vanté la supériorité militaire américaine, assuré avoir « donné à Israël ce dont elle avait besoin » et glissé, bravache, que Washington n’aspirait pas aux guerres mais savait les gagner.

Avant son intervention, Benyamin Netanyahou avait pris la parole pour saluer la « victoire militaire et morale » d’Israël, tout en reconnaissant le prix tragique payé : « Plus de 2 000 de nos meilleurs fils et filles ont péri, près de la moitié sur le champ de bataille. Leur amour, leur rire et leur promesse se sont tus à jamais. Grâce à eux, notre nation survivra, prospérera et connaîtra la paix. »

Le Premier ministre a également rendu hommage à Trump, à son émissaire Steve Witkoff, à son gendreJared Kushner et à Ron Dermer, ministre israélien des affaires stratégiques, pour leur rôle dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu et la libération des otages :« Vous avez accompli un miracle que personne ne croyait possible : rassembler la majorité du monde arabe et occidental derrière une même vision — celle d’une paix nouvelle et durable. »

ActuJ