Israël

Reprise du procès Netanyahou: la proposition du ministre de la Justice

Plusieurs ministres et députés du Likoud ont accompagné ce mercredi matin le Premier ministre au tribunal pour la reprise de son procès.

4 minutes
15 octobre 2025

ParGuitel Benishay

Reprise du procès Netanyahou: la proposition du ministre de la Justice
Photo by Itai Ron/POOL

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Deux jours après le retour des otages vivants et alors qu'il reste encore 21 dépouilles aux mains du Hamas, le procès du Premier ministre a repris ce matin devant le tribunal.

Plusieurs ministres et députés du Likoud se sont rendus sur place pour soutenir leur chef et appeler à l'annulation du procès.

Dès l'ouverture de la séance, le ministre de la Justice Yariv Levin, qui n'était pas présent au tribunal, a transmis une déclaration dans laquelle il affirme que "le procès du Premier ministre n'aurait jamais dû commencer et sa tenue est contraire tant à la justice qu'à l'intérêt de l'État". Il a appelé à faire avancer le projet de loi initié par le député Ariel Kallner (Likoud), visant à permettre au ministre de la Défense d'annuler les audiences du Premier ministre "après consultation du ministre de la Justice".

Levin a annoncé qu'il "soutient l'adoption rapide de l'important projet de loi du député Kallner, destiné à garantir que le Premier ministre puisse consacrer le temps nécessaire à la gestion des affaires de l'État en cette période". Il a conclu : "J'ai l'intention de le soumettre au comité ministériel de législation dès qu'il sera déposé."

Selon ce projet de loi, le ministre de la Défense pourrait - en période d'état d'urgence ou de guerre, après consultation du ministre de la Justice - limiter et réduire le rythme des audiences dans les procès en cours devant les tribunaux "s'il existe un risque d'atteinte à la sécurité de l'État".

Avant même la séance, le ministre de l'Éducation Yoav Kisch a diffusé une déclaration appelant à l'annulation du procès de Netanyahou. Il a souligné qu'Israël traverse "l'une des périodes les plus sensibles et critiques", affirmant que "dans un moment aussi crucial, alors qu'il faut un leadership entièrement concentré sur les objectifs nationaux, il est inconcevable que le Premier ministre d'Israël soit contraint de consacrer de longues heures de son temps, de son énergie et de son attention à un procès monté de toutes pièces et inutile, médiatisé et dénué de fondement réel, devenu depuis longtemps un cirque public et judiciaire".

Outre cette question de calendrier, il a déclaré qu'il ne s'agit pas seulement d'une question de timing, mais que "ce procès dans son ensemble, depuis ses fondements, était et reste erroné. Un procès construit sur des distorsions, des fuites, des pressions et des accusations fabriquées. Un procès dont les chefs d'accusation embarrassent le système lui-même est devenu un instrument politique et une application sélective de la justice qui n'a pas sa place dans un État démocratique".

Le ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar, a également appelé à l'annulation du procès, se disant "stupéfait" qu'il se poursuive encore - soulignant les propos tenus avant-hier par le président Trump devant la Knesset en session plénière. "Le Premier ministre d'Israël, qui en ces jours même mène l'une des plus grandes initiatives de l'histoire de notre peuple et de notre pays, est contraint de gaspiller son précieux temps en témoignages et audiences judiciaires superflus qui s'effondrent sur eux-mêmes et ne traitent que de détails insignifiants, ne faisant que diviser le peuple", a-t-il affirmé.

Il a appelé "les ministres du gouvernement à se joindre à la proposition du président des États-Unis et notre grand ami Donald Trump et à demander au président de l'État, Itshak Herzog, d'accorder la grâce au Premier ministre. Il est temps que nous mettions fin à cette saga délirante et que nous réunissions à nouveau le peuple".

Rappelons que lundi, lors de son discours devant la Knesset, le Président américain, Donald Trump, avait directement interpellé le Président israélien Herzog en lui demandant d'accorder l'amnistie au Premier ministre Netanyahou: ''Il est l'un des plus grands leaders en temps de guerre. Des cigares et du champagne? Quelle importance?'', avait-il lancé.

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