Le gouvernement allemand a finalisé un contrat d'envergure d'un montant d'environ 2 milliards d'euros avec la société de défense israélienne Rafael, pour l'acquisition de missiles antichars de type "Spike". Le marché a été conclu par l'intermédiaire de l'agence d'acquisition de l'OTAN (NSPA) et de la filiale allemande Eurospike.

Ce contrat représente l'une des plus importantes transactions d'achat d'équipement de défense en Europe de ces dernières années.

L'acquisition de ces missiles s'inscrit dans une augmentation spectaculaire des achats militaires allemands auprès d'Israël. Outre ce contrat majeur, l'Allemagne a acquis pour environ 315 millions d'euros d'armement israélien en 2025 – un montant qui dépasse l'ensemble de ses achats réalisés auprès d'Israël au cours des quatre années précédentes cumulées.

Cette poursuite des transactions intervient malgré les pressions politiques exercées sur Israël par l'Allemagne concernant la politique du gouvernement et les opérations à Gaza. En août, le chancelier Friedrich Merz avait pourtant annoncé une interdiction d'exporter du matériel militaire susceptible d'être utilisé par Israël dans ses combats. Cette politique n'a manifestement pas entravé l'acquisition d'armes israéliennes par Berlin.

Le contrat principal a été géré par Eurospike, qui est le bras commercial et de distribution des missiles Spike en Europe. Cette société est détenue à 80 % par les deux géants allemands de la défense, Rheinmetall et Diehl, et à 20 % par la société néerlandaise Arks, elle-même propriété de Rafael.

L'accord actuel ne se limite pas à la simple livraison des missiles ; il inclut également :

• La maintenance complète du système.

• Le calibrage des équipements.

• La formation du personnel.

• Un soutien technique continu sur toute la durée de vie du produit.

Par ailleurs, l'Allemagne se prépare à acquérir trois drones "Heron" de l'Israel Aerospace Industries (IAI). La société Elbit doit également fournir des systèmes de protection pour les avions de transport A400M allemands, en plus d'un contrat de livraison de lance-roquettes PULS évalué à environ 57 millions de dollars.

L'Allemagne est l'un des nombreux utilisateurs mondiaux des missiles Spike, et elle a considérablement augmenté son stock au cours des dernières années. Dès 2019, elle avait déjà signé un contrat pour l'achat d'environ 1500 missiles et de centaines de lanceurs supplémentaires, destinés à ses unités d'infanterie et à ses véhicules blindés.

Il demeure incertain si la transaction actuelle est destinée exclusivement aux besoins de l'armée allemande ou si elle vise également à approvisionner d'autres nations membres de l'OTAN, telles que la Slovénie ou l'Espagne. Selon des documents internes émanant de l'Agence d'acquisition de l'OTAN (NSPA), cet accord serait, selon toute vraisemblance, le plus important contrat d'armement signé par l'Agence ces dernières années.

Le ministère israélien de la Défense et la société Rafael ont refusé de commenter cette publication. L'OTAN et le ministère allemand de la Défense n'ont pas non plus fourni de réaction officielle.

En réponse aux questions concernant les détails du contrat et l'ampleur des achats récents auprès d'Israël, le gouvernement allemand a invoqué la confidentialité. Il a déclaré que ces informations étaient classifiées et que leur divulgation non autorisée pourrait "causer un préjudice grave à la sécurité ou aux intérêts de la République fédérale d'Allemagne ou de l'un de ses États".

Cette justification a été avancée bien que le contrat lui-même ait déjà été publié dans des documents officiels de l'OTAN.