Israël

"Il fallait qu'on choisisse qui devait mourir" : l'ex-otage Bar Kuperstein livre de nouveaux détails sur sa captivité

Le jeune homme s'est rendu à Bnei Brak afin de remercier les habitants pour leurs prières

4 minutes
26 octobre 2025

ParJohanna Afriat

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Bar Kuperstein, rescapé de la captivité du Hamas, a été chaleureusement accueilli ce dimanche à Bnei Brak, où il est venu remercier ses habitants pour leurs prières. Une foule nombreuse a accompagné son véhicule jusqu'à la mairie, où les membres du conseil municipal l'attendaient. L'ancien otage s'est ensuite rendu au domicile du rabbin Moshe Hillel Hirsch, figure spirituelle de la communauté lituanienne et directeur de la yeshiva de Slobodka, qui s'est longuement entretenu avec lui et a été profondément ému par son récit.

"Choisissez qui va mourir"

Face au rabbin, Bar Kuperstein a relaté l'une des épreuves les plus traumatisantes de sa détention : « Ils ont monté une espèce de loterie et nous ont soumis à une guerre psychologique. Ils voulaient que nous tournions une vidéo émouvante dans laquelle nous supplierions pour nos vies. Ils ont braqué une arme sur nous, et c'était parfaitement réel. Finalement, nous avons enregistré la vidéo, puis ils ont dit que ce n'était qu'un prétexte pour nous faire peur. C'était lors du dernier cessez-le-feu, il y a six mois. »

Sa mère, Julie, a révélé au grand rabbin un épisode encore plus glaçant : « Les terroristes sont arrivés et ont dit à Bar : "Vous êtes six, nous en tuons trois. Choisissez qui vous voulez tuer parmi vous." » Face à cette mise en scène macabre, Bar s'est écarté du groupe en murmurant : « Je suis entre les mains du Créateur du monde. » Une phrase que sa mère a ensuite transmise à travers tout le peuple juif, désormais inscrite sur les casquettes distribuées lors des rassemblements de soutien : « Toujours, toujours, toujours entre les mains du Créateur du monde. »

Une foi renforcée en captivité

Traditionaliste avant son enlèvement, Bar Kuperstein explique que ces deux années de détention ont profondément transformé son rapport à Dieu : « Avant, je faisais le kiddouch et ce genre de choses, mais je n'observais pas le shabbat et ne portais pas de tsitsit. Ces deux années m'ont fait comprendre l'importance de tout cela et la nécessité de me renforcer spirituellement. Ma foi s'est consolidée. »

Sa mère a témoigné des pratiques religieuses maintenues en captivité : « À son retour, Bar m'a raconté qu'ils avaient réussi à observer le shabbat là-bas. Ils récitaient le kiddouch devant un verre d'eau, chantaient Shalom Aleichem, célébraient la Havdala avec une lanterne en guise de bougie et un remède à la menthe pour les parfums. Ils n'ont jamais renoncé aux commandements, et je pense que c'est en partie cette foi qui les a maintenus psychologiquement. »

Interrogé sur leur connaissance des événements extérieurs, Bar a confirmé : « Nous savions ce qui se passait, nous regardions Al-Jazeera. » Quand le rabbin lui a demandé s'il comprenait l'arabe, l'ancien otage a répondu avec une pointe d'amertume : « Nous l'avons appris, oui. Nous l'avons étudié pendant deux ans là-bas. »

Israel Cohen, figure médiatique de la communauté haredi qui accompagne les familles depuis le début de la guerre, a organisé cette visite à Bnei Brak : « L'émotion était immense quand Bar est entré au conseil municipal sous les applaudissements. De nombreux enfants accompagnaient l'ambulance d'Ihoud Hatzalah – l'organisation pour laquelle son père avait été bénévole – qui le transportait à travers la ville. Toute la ville a exprimé ce que ses habitants ont ressenti pendant ces deux années de prières. »

Tout au long de la captivité de Bar, sa mère, Julie, a oeuvré sans relâche afin de contribuer au renforcement spirituel des Israéliens, installant notamment un peu partout des stands de mise de tefilin.

Le rabbin Cohen également béni le père de Bar, handicapé après un grave accident de voiture et qui a réappris à parler pendant la captivité de son fils afin de pouvoir communiquer avec lui à son retour. Il s'est également levé de son fauteuil pour la première fois, afin de saluer Eitan lors de sa libération.

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