Selon des informations révélées par le journaliste Avishaï Grinzaig, ''Shin'', le chef du Shin Bet par intérim aurait tenté de saboter la candidature de Zini au poste de chef de l'organisation au moyen d'écoutes clandestines.
Le Shin Bet a mené pendant six mois une écoute clandestine à l’aide d’un logiciel espion visant l’un de ses propres agents, soupçonné d’avoir transmis des informations confidentielles aux journalistes Amit Segal et Shirit Avitan Cohen. Ce dernier avait pourtant été libéré sans conditions restrictives.
Les informations transmises concernaient les défaillances du Shin Bet lors des événements du 7 octobre ainsi qu’une enquête ouverte en secret contre le ministre en exercice Itamar Ben Gvir, soupçonnant l'infiltration d'éléments kahanistes dans la police.
L’agent A., du Shin Bet, avait été interrogé puis relâché en avril, sans conditions. Malgré cela, le service de sécurité intérieure a ensuite mené contre lui une écoute dans le cadre d’une procédure dite « préventive ».
Selon la loi, le Shin Bet est autorisé à pratiquer des écoutes à des fins de prévention sécuritaire sans autorisation judiciaire, à condition que le Premier ministre renouvelle son approbation tous les quinze jours — ou, au minimum, tous les trois mois —, et que la conseillère juridique du gouvernement assure un contrôle trimestriel.
En pratique, le Premier ministre a signé les autorisations comme une simple chambre d’enregistrement, sans réel examen, tandis que la conseillère juridique n’a pas exercé une supervision rigoureuse sur cette mesure exceptionnelle.
Le quotidien Haaretz a récemment révélé que le Shin Bet avait informé la commission Grunis, chargée d’examiner la nomination de l’ancien général Zini au poste de chef du service, que ce dernier avait rencontré l’agent A. du Shin Bet.
Ainsi, le service de sécurité a utilisé les résultats de cette écoute dite « préventive » pour discréditer le candidat à la direction du Shin Bet, bien qu’aucune irrégularité n’ait été relevée dans cette rencontre — et ce, au prix de la révélation de l’existence même de l’écoute, pourtant classifiée.
La commission Grunis n’a finalement relevé aucun manquement dans la conduite de Zini, qui a été nommé par le gouvernement.
Le Shin Bet a réagi à cette révélation : « Le service de sécurité intérieure agit en vertu de la loi et dans le respect de ses dispositions dans l’ensemble de ses activités. Par nature, celles-ci ne sont pas rendues publiques, pas plus que les autorisations délivrées lorsqu’elles sont requises. »
La conseillère juridique du gouvernement, quant à elle, s'est refusée à tout commentaire: « Nous ne commenterons pas les questions de sécurité, de méthodes ou de moyens. Cette réponse ne vaut ni confirmation ni démenti des faits rapportés. »