D’après des sources du renseignement européen, plus de 2 000 tonnes de perchlorate de sodium ont été livrées à Téhéran depuis la guerre des Douze Jours de juillet dernier. Une quantité suffisante pour produire le carburant solide de plus de 500 missiles à capacité nucléaire.
Le perchlorate de sodium, composant chimique à “double usage”, n’apparaît pas sur la liste des produits interdits par les sanctions. Ce vide juridique permet aux fournisseurs chinois de conserver une plausible dénégation, selon CNN. Les cargaisons auraient voyagé avec leurs systèmes de localisation éteints, entre ports chinois et iraniens, afin d’échapper à la surveillance occidentale.
Interrogé, le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé “ne pas être au courant de la situation spécifique”, tout en rappelant que la Chine applique “rigoureusement les contrôles à l’exportation de produits à double usage”.
Après la guerre de juillet, au cours de laquelle l’Iran avait lancé des centaines de missiles contre Israël, Téhéran chercherait à reconstituer ses stocks largement détruits par les frappes israélo-américaines.
Des images satellites de Planet Labs PBC montrent la reconstruction de deux usines de propulseurs solides, dont plusieurs bâtiments abritant autrefois des mélangeurs lourds importés de Chine — éléments cruciaux pour la production du carburant des missiles. Ces installations avaient été ciblées par Israël durant le conflit.
En septembre, la Chine et la Russie ont tenté d’empêcher le rétablissement des sanctions onusiennes =“snapback”= visant Téhéran. Dans une lettre commune, les trois pays — Iran, Chine et Russie — ont dénoncé des mesures “juridiquement et procéduralement viciées”, appelant à une résolution “politique et diplomatique” de la question nucléaire iranienne.