Près d’un an et demi après avoir pénétré pour la première fois dans le tunnel « Dror Lavan », les unités de Tsahal — Shayetet 13, Yahalom et les forces du Génie — y sont retournées pour achever la cartographie et sécuriser l’ensemble du réseau. Cette structure titanesque, enfouie à environ 20 mètres sous Rafah, abritait autrefois la dépouille du lieutenant Hadar Goldin, officier de la brigade Givati, enlevé par les terroristes du Hamas pendant l’opération « Tsouk Eytan ».

Selon les commandants sur le terrain, « Dror Lavan » est l’une des plus longues infrastructures jamais découvertes dans la bande de Gaza : entre 7 et 10 kilomètres de tunnels, étroits, sinueux, divisés en ailes multiples et contenant des dizaines de salles de commandement et de repos utilisées par des cadres du Hamas. Les parois étaient recouvertes d’un revêtement blanc fin, dissimulant parfois des chambres, des caches d’armes et des postes de commandement.
Pendant près d’un an, les combattants ont avancé centimètre par centimètre. Les équipes de Yahalom arrachaient les plaques une à une, à la recherche d’ouvertures masquées, tandis que Shayetet 13 cartographiait les ramifications grâce à des moyens technologiques avancés. « Chaque carreau pouvait cacher un indice, une salle, une présence ennemie — ou Hadar », témoignent les officiers. Les forces du Génie, déployées en surface et en profondeur, ont œuvré simultanément à neutraliser les menaces et à ouvrir de nouveaux points d’accès.
Les premiers mois ont été marqués par de nombreux face-à-face violents avec des terroristes retranchés. « Il a fallu d’abord nettoyer chaque segment pour pouvoir continuer », expliquent les commandants. Certaines découvertes ont mis en lumière l’ampleur de la machinerie militaire du Hamas : salles de commandement vastes et équipées, arsenaux cachés, dispositifs piégés.

En novembre dernier, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, la dépouille d’Hadar Goldin a finalement été restituée à Israël et inhumée. Pour les soldats qui ont travaillé dans l’obscurité totale durant un an et demi, c’est l’accomplissement d’une mission qui a guidé chacune de leurs actions. « Même quand l’obscurité paraissait infinie, nous savions pourquoi nous étions là. La pensée d’Hadar nous portait », résume l’un des officiers impliqués.
Aujourd’hui, alors que « Dror Lavan » est totalement sous contrôle israélien, les unités peuvent mesurer l’ampleur de leur travail : la neutralisation de l’un des tunnels stratégiques les plus complexes jamais construits par le Hamas, et la contribution décisive au retour du lieutenant Goldin pour être enterré en Israël.