Alors que se poursuivent les discussions internationales sur la création d’une autorité transitoire à Gaza une fois la guerre terminée, Israël a tenu, une fois de plus, à clarifier sa position : aucun soldat turc ne sera autorisé à fouler le sol de la bande de Gaza. Lors d’un point de presse ce dimanche, Shosh Bedrosian, porte-parole du cabinet du Premier ministre, a déclaré que Jérusalem s’opposait fermement à l’intégration de troupes turques dans le cadre du futur “mécanisme multinational” évoqué ces dernières semaines :« Israël ne consentira à aucune présence turque, ni militaire, ni civile, ni par le biais d’organisations affiliées »
Cette mise au point intervient alors que la Turquie a annoncé des mandats d’arrêt visant le Premier ministre israélien, le ministre de la Défense, le chef d’état-major et d’autres hauts responsables.
La ministre Orit Strock, membre du cabinet politico-sécuritaire, a vivement réagi : « Il faut arrêter de se bercer d’illusions. Présenter la Turquie comme partenaire de paix est une mascarade. Sa décision d’émettre des mandats d’arrêt contre nos dirigeants est la preuve éclatante qu’elle n’a aucune place dans un processus politique ou sécuritaire impliquant Israël. »
Strock a ajouté que cette initiative d’Ankara démontrait la duplicité du président Recep Tayyip Erdoğan, qu’elle accuse d’“hostilité systématique envers Israël sous couvert de diplomatie”.
Dans le même temps, des sources américaines ont révélé qu’un plan était à l’étude pour établir une autorité intérimaire internationale à Gaza après la guerre. Selon ces informations, Tony Blair, ancien Premier ministre britannique, pourrait en prendre la tête. Cette structure, appelée GITA -Gaza International Transitional Authority-, aurait pour mission d’administrer la bande de Gaza pendant environ cinq ans, avec le soutien des pays arabes et de l’ONU. Le projet, élaboré en coordination avec Jared Kushner et plusieurs conseillers américains, prévoit d’abord la mise en place d’un quartier général à El-Arish, dans le nord du Sinaï, avant un transfert progressif vers Gaza sous protection d’une force multinationale. La Turquie était pressentie pour en faire partie — mais Israël rejette catégoriquement cette perspective.
Les tensions entre Israël et la Turquie, déjà explosives depuis le début de la guerre, s’aggravent encore.
Samedi soir, le ministre israélien de la Défense Israel Katz a publié un message moqueur sur X à l’attention d’Erdoğan : « Gaza, tu ne la verras qu’à travers des jumelles. »